Couvert de récompenses par le Australian Film Institute, avec pas moins de 13 prix -dont Meilleur film, Meilleur Réalisateur, Meilleur acteur et Meilleure actrice- en 2004 (un record absolu), Somersault a été présenté la même année en Sélection officielle au Festival de Cannes, dans le cadre de la section Un Certain Regard.
La réalisatrice a eu l'idée de ce film, d'une part en voyant le lac George lors de ses nombreux voyages entre Sydney et Canberra, d'autre part en pensant à une jeune fille avec qui elle était en contact dans le cadre de son métier (elle travaillait alors avec des enfants en grande difficulté psychologique). "Le point de départ de ce film, c'est finalement un équilibre entre ces paysages extraordinaires et ces enfants en difficulté. Je pense qu'on retrouve encore ces deux éléments dans le résultat final, estime Cate Shortland.
"Somersault est un film sur le pardon. Avant d'aller plus loin, Heidi doit commencer par se pardonner elle-même. Derrière son comportement en apparence destructeur, il y a en fait de la peur, de la culpabilité et aussi un instinct de survie très fort. Pour elle, sa brouille avec sa mère est irrémédiable, définitive. Puis quand elle comprend qu'Irène aime toujours son fils, qui a pourtant commis les pires atrocités, Heidi réalise que sa mère sera toujours prête à lui ouvrir les bras. C'est son chemin à elle vers le pardon et la rédemption. Mais ce film parle aussi de ces rencontres amoureuses d'un soir. Dans ces expériences, il s'agit de se découvrir un peu plus l'autre mais aussi et surtout de se comprendre un peu plus soi-même. Vue sous cet angle, la relation entre Heidi et Joe a bien plus d'importance qu'il n'y parait (...) Ce film est rempli de gens angoissés, qui ne demandent qu'à être aimés. Je voulais vraiment que le spectateur entre dans leur intimité."
La réalisatrice s'est attelée à l'écriture du scénario dès 1996, tout en réalisant parallèlement des courts métrages, également en collaboration avec le producteur Anthony Anderson. Elle a obtenu pour Somersault, son premier long métrage, une aide à l'écriture de scénario, programme de 6 mois qui consistait en un encadrement et un suivi, avec pour guides Jane Campion ou encore Chris Noonan, le réalisateur de Babe.