H2G2 : le guide du voyageur galactique est l'adaptation d'une mini-série radiophonique populaire outre-Manche, créée par Douglas Adams en 1978. La série avait été un tel succès que le réalisateur Ivan Reitman et les producteurs Joe Medjuck et Michael C. Gross voulaient en faire un film dès 1982, avec en vedette Bill Murray et Dan Aykroyd. Mais ce dernier leur fit part d'une autre idée : Ghostbusters, et ils privilégièrent ce projet. Le succès du film n'éclipsa pas la série, qui devint culte et fut déclinée en roman, jeu vidéo, pièce de théâtre, bande dessinée et bien d'autres produits dérivés. C'est pourquoi le projet resta à l'étude dans les Majors.
A la demande insistante de Douglas Adams, qui souhaitait que le film se produise avant qu'il ne meure, le projet fut relancé avec cette fois, Jay Roach à la réalisation, Hugh Laurie et Jim Carrey pour jouer l'excentrique Zaphod Beeblebrox. Cette belle affiche ne verra jamais le jour. Douglas meurt d'une crise cardiaque en 2001 et le projet change encore de mains. Jay Roach le transmet à Spike Jonze. Ce dernier finit par refuser, mais suggère les noms de Nick Goldsmith et Garth Jennings, réalisateurs de clips, et le projet est lancé définitivement avec l'affiche actuelle.
Dans leur tentative de trouver un scénariste qui pourrait reprendre le scénario là où Douglas Adams l'avait laissé et le mener à terme, les producteurs Gary Barber et Jonathan Glickman ont porté leur dévolu sur Karey Kirkpatrick, séduits qu'ils étaient par le mélange d'humour, de coeur et le sens de la narration rythmée qu'il avait apportés au film Chicken run.Flatté par la proposition, ce dernier s'est d'abord laissé aller à la panique : "J'ai d'abord pensé que je serais incapable d'écrire ce scénario, explique-t-il, parce que Douglas Adams était un génie, ce qui n'est pas mon cas (...) Je connaissais le livre de réputation, j'étais conscient de son influence, mais je ne l'avais jamais lu (...) Cela dit, ça m'a permis d'aborder l'histoire avec un regard neuf. Je n'avais tout simplement aucune notion préconçue quand je me suis penché sur l'histoire."
Avant le début du tournage, Garth Jennings a storyboardé la plus grande partie du film, couchant sur le papier toutes les idées dont lui, Nick Goldsmith, Karey Kirkpatrick et tous les producteurs avaient discuté pendant des mois. "C'était une tâche colossale, confie le metteur en scène, mais j'ai réalisé que le seul moyen pour que le projet tienne debout était de montrer à tout le monde comment nous allions créer cet univers hyperréaliste sur notre bonne vieille Terre."
Dès le départ, Jennings a désiré créer l'univers de science-fiction humoristique de Douglas Adams en mélangeant animatroniques de dernière génération et trucages de cinéma à l'ancienne, dont certains remontent à l'époque des films muets. Ce mélange devait donner un look bien particulier, à la fois rétro et futuriste, qui ferait cavaler l'esprit du spectateur.
Garth Jennings précise : "Nous ne voulions pas faire un de ces films qui se déroulent dans l'espace truffés d'effets, pleins de conventions que le public connaît et auxquelles il s'attend. Bien sûr, il y a un tas d'effets différents, mais ils ne sont pas là pour épater, ils font partie de l'humour et de l'inventivité de l'histoire. Ils laissent toujours la place à l'imagination - c'est un concept fondamental dans l'univers de Douglas Adams. Nous n'avons pas complètement rejeté les images de synthèse, il y en a pas mal, mais nous les avons minorées, elles sont là comme un complément, pas comme une base. Nous voulions créer quelque chose d'étrange et d'original."
Une grande partie de l'équipe de Garth Jennings et Nick Goldsmith avait déjà travaillé avec eux sur leurs clips et leurs spots publicitaires. Le réalisateur explique : "Nous pensions essentiel de travailler avec des gens avec qui nous avons une relation de collaboration qui fonctionne parfaitement, parce que nous pourrions ainsi pousser l'inventivité plus loin. Parmi nos fidèles se trouvent Igor Jadue-Lillo, directeur de la photo très créatif, Joel Collins, penseur original et chef décorateur, et Sammy Sheldon, qui a créé les costumes interplanétaires les plus rigolos de la galaxie."
Pour les créatures extraterrestres, Garth Jennings et Nick Goldsmith ont privilégié les effets physiques plutôt qu'informatiques. Ils ont notamment créé des costumes grandeur nature pour les Vogons. Nick Goldsmith explique : "Nous savions que ce serait difficile, mais quand on a des créatures palpables, tangibles sur le plateau, il naît une magie inimitable."
Pour les aider à créer leur ménagerie interspatiale, Garth Jennings et Nick Goldsmith ont fait appel au Jim Henson's Creature Shop, fondé par le marionnettiste Jim Henson. Jamie Courtier, directeur créatif du Creature Shop, est notamment à l'origine des Vogons animatroniques de plus de 2 m de haut. Tous sont nés d'un amalgame d'argile, de caoutchouc, de mousse... le tout porté par des comédiens humains.
Le vaisseau qui sauve Arthur et Ford d'une mort certaine dans le vide de l'espace a été décrit par Douglas Adams comme ayant la forme d'une chaussure de tennis géante, mais les cinéastes sont tombés d'accord sur le fait que cela ne fonctionnerait pas à l'écran.
Ils ont donc cherché quelque chose d'inhabituel mais de visuellement intéressant, avec un côté moderne. Le chef décorateur Joel Collins a créé les concepts initiaux et dessiné, en collaboration avec Garth Jennings et Nick Goldsmith, près de 80 vaisseaux spatiaux. "Certains relevaient de l'imaginaire pur, explique-t-il, d'autres étaient juste bizarres, d'autres aérodynamiques, et d'autres très simples. Nous avons même essayé quelques formes de baskets, juste pour voir... Finalement, nous avons resserré les recherches jusqu'à aboutir à notre Coeur-en-Or, une sorte de théière volante avec un dessin bleu qui fait penser à un vase Ming."
Il a fallu quatre mois et demi pour construire les décors grandeur nature du vaisseau et tous ses accessoires. Il y avait également 3 000 ampoules électriques à visser à la main.
A l'instar de Paul Michael Glaser dans l'adaptation de Starsky et Hutch en 2004, Simon Jones qui joua Arthur Dent dans les toutes premières adaptations du romans à la radio et à la télévision en 1981, fait une petite apparition dans le film, en hommage à son ami et créateur de la série Douglas Adams.
Avant sa mort, l'auteur a écrit spécialement pour John Malkovich le rôle d'Humma Kavula. Il tenait à ce que l'acteur incarne ce leader religieux dans le film, ce qu'il accepta avec enthousiasme.
Jack Davenport, vu dans Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl, fut un temps contacté pour le rôle d'Arthur Dent, mais finalement rejeté, car trop séduisant, selon les producteurs, pour ce rôle de monsieur tout-le-monde.
La chanson utilisée pour la bande-annonce est la célèbre composition de Louis Armstrong Wonderful World. Cette chanson est un clin d'oeil à la série, puisqu'elle fut utilisée pour le premier épisode de la série à la radio, et sa version télévisée en 1981.