Le film le plus malsain sur les rapports homme mûr / Lolita, c'est encore celui qui ne montre rien.
Et, c'est un vrai compliment dans cette époque tourmentée de télé-voyeurisme, la réalisatrice fait un sans-faute.
Le genre de film qu'on ne peut plus voir aux Etats-Unis politiquement trop corrects, même sur la scène
indépendante.
Donc merci à l'Argentine et à Almodovar de nous faire découvrir un nouvel éclairage sur les salauds de lâches pervers aux tendances pédophiles, aux salopes de Lolita qui ne pensent qu'à ça malgré leur fameuse "innocence" médiatique obligatoire, et aux femmes tellement obsédées par leur libido qu'elle ne comprennent tout de travers sans s'apercevoir de ce qui se passe avec leurs propres enfants.
Tout le monde en prend pour son grade, et le moindre agrément n'est sans doute pas la corrélation de l'histoire avec le cours de catéchisme entre jeunes filles !
Un film presque à huis clos, étouffant, incroyablement malsain dans l'esprit, particulièrement beau sans artifices ni éclairages superficiels, qui a le mérite de briser quelques idées reçues. Tout en explorant quelques tabous. Et sans aucun plan vulgaire ou scabreux.
Il faut en profiter pour souligner la qualité du casting, qui, à force de naturel, donne l'impression d'une scène de rue.
Ne conviendra pas à tous les publics, et ce n'est pas une question d'âge.