Derniers Avis : Des hommes et des dieux - Page 6

Le point de vue n'est ni politique ni polémique. Son approche n'est pas non plus mystique ou axée sur la transcendance. Non, Beauvois se positionne plus près des hommes que des dieux. Des hommes qui ont peur, qui doutent, qui réfléchissent sur leur place dans le monde, sur la possibilité et le sens du martyre, sur le sens de leur vie. Des hommes éclairés et renforcés par leur foi, certes, mais des hommes avant tout. Cette vision humaniste s'exprime humblement par un style épuré, quasi bressonnien par moments. Beaucoup de silence, une attention portée aux gestes, aux rituels, quelques dialogues qui sonnent justes. Dans ce cadre austère, les petites touches lyriques n'en sont que plus fortes, notamment lors du dernier repas : une "cène" magnifiquement revisitée, sans paroles mais avec la musique du Lac des cygnes, filmée en gros plans de plus en plus rapprochés pour cerner les émotions contradictoires des personnages. Les acteurs, excellents et sobres, donnent une belle intensité à ce drame. Mention à Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin.

Sobre et jamais dans la démesure, ce film dépeint parfaitement le sujet terrible qu'elle traite. Mais il manque un rythme à ce film et certaines semblent trop faites pour combler le vide. La performance des acteurs, les paysages et les sujets traités (Acceptation, voyage spirituel..) est admirable mais tout ceci tourne un peu au rond au bout de deux heures de suspens (connaissant l'histoire de ces moines avant..).

Sans doute mon manque de spiritualité et l'enchaînement de scènes pompeuses, mais je n'ai absolument pas accroché. Cela nous permet tout de même d'apprendre un peu sur les moines trappistes

Je suis partagé sur ce film: autant le scénario est captivant jusqu'à la fin, autant les scènes parfois très lentes et redondantes poussent à la lassitude. Enfin, le dénouement, bien que deviné au fur et à mesure du film, est très spontané et arrive "maladroitement".

Plutôt déçu par ce film dont je n en attendais pas trop mais dont je me doutais qu il pouvait ne pas me plaire. Comme souvent je suis prudent avec ses films consacrées au festival il y a vraiment a manger et a boire la dedans et ce film en est un fois de plus la preuve. Ce cinéma artistique de personne bien pensantes qui ont une vision toujours très décale politique sociales ou religieuses un peu moraliste et qui jure par des essais de réalisateur que personnes ne reconnaient comme si ils avaient eux leur propres cinéma élitiste. Et ce
film malgré une belle mise en scène et de formidables acteurs ainsi que de beaux paysages ne capte a aucun moment mon attention meme la réflexion autour du spiritueux , de l acceptation d une mort prochaine , la vie en communauté .... Sont atténuées par une certaine lenteur monastique et malgré le fait que l on s intéresse a nos martyrs on ne peut s empêche de se dire que c est long alors oui il y a de jolies scènes ainsi que de fortes émotions mais au vu de la consécration au festival de Cannes de ce film j ai du mal a comprendre du moins ici.

L’histoire vraie de l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie en 1996
Partager le quotidien de ces frères entre chants, prières et repas
S’émouvoir de leur dévotion, de leur amour de Dieu
Avoir la gorge serrée lors de leur dernier chant
L’excellent Michael Lonsdale

Xavier Beauvois, acteur français que l’on retrouve dans divers projets (aussi bien dans Arsène Lupin que dans Disco) s’était démarqué en 2005 avec son 4ème long-métrage, Le Petit Lieutenant. Une plongée dans le milieu de la police judiciaire parisienne (fiction au style documentaire), qui permit à Nathalie Baye d’obtenir son 2nd César de la meilleure actrice (après La Balance en 1983). Cinq après ce succès (n’oublions pas quatre autres nominations aux Césars), Beauvois revient sur la sellette avec Des Hommes et des Dieux, et se retrouve avec le Grand Prix du Jury au festival de Cannes 2010 et trois Césars (dont meilleur film et meilleure photographie).

Il faut dire aussi que le réalisateur s’intéresse ici à un événement tragique. Celui des moines de Tibhirine (Algérie) qui furent sauvagement assassinés (seules leurs têtes ont été retrouvées) durant la guerre civile algérienne. Je vous rassure, je ne spoile rien, l’exécution des moines n’étant pas montré à l’écran (étant donné que leur assassinat reste un mystère quand à leur véritable responsable, bien que tout porte à croire qu’il s’agit du Groupe islamique armé). Non, ce qui intéresse réellement ici Xavier Beauvois, c’est la vie de ces moines. Leurs journées, leurs prières, leur aide qu’ils apportent à la population locale, leur travail de la terre… Tout est raconté de leur quotidien pour coller au plus près de la réalité. Faisant ainsi ressurgir du scénario tout ce qui fait la puissance du récit. À savoir la tolérance (bien que catholiques, les moines se fichent de la religion, aidant du mieux qu’ils le peuvent toute personne ayant besoin de leur soutien) et le respect (les moines vont chez l’habitant prendre le thé ; les villageois aiment ces derniers…). Des atouts tout bonnement humains qui prendront de l’ampleur dès que la menace terroriste commencera à pointer le bout de son nez. À partir de là, le film ne sera que question d’amitié (qui lie les moines, qui décident de se soutenir malgré la peur qui règne), de réflexion (les moines cherchant à se mettre d’accord sur « partir pour sauver nos vies » ou « rester pour aider les villageois comme nous l’avons toujours fait ») et même de famille (certains se demandant que deviendra leur vie s’ils rentrent et retrouvent leur famille, à supposer que quelqu’un les attende au pays). Bref, Des Hommes et des Dieux ne veut pas être un film violent (bien que l’intervention des terroristes sur un chantier n’est pas un moment gai). Mais plutôt une œuvre intimiste, qui préfère coller au plus près des personnages pour que le spectateur se sente proche d’eux (niveau sentiments). Et de ce point de vue, le film réussit pleinement son but !

Mais pour permettre cela, il fallait que Des Hommes et des Dieux se montre réaliste de bout en bout (et pas que du côté du scénario). Car il est beau de filmer le quotidien de personnages, faut-il encore que l’ambiance sorte le film de son statut de… film justement ! Fort heureusement, la mise en scène fait tout pour que Des Hommes et des Dieux se rapproche plus du documentaire que de la fiction. Et pour cela, Beauvois peut compter sur la magnifique photographie de Caroline Champetier, qui nous dresse une atmosphère digne d’un monastère, isolant nos moines aux possibles quand ceux-ci ne sont pas dehors. Un monastère où les dialogues se font presque sous le ton du murmure, où le silence règne. D’ailleurs, le film ne possède quasiment pas d’envolée symphonique (à part sur la fin), la bande-originale étant principalement des chants liturgiques des moines (chantées par les acteurs eux-mêmes) et d’une musique que l’on entend par le biais d’une radio (le ballet du Lac des Cygnes). Une mise en scène donc épurée qui ne bénéficie d’aucun artifice (effets spéciaux, effets de montages, bande son tonitruante…) qui aurait sans aucun doute gâché le résultat que nous avons-là. Il faut tout de même admettre que cette ambiance hautement réaliste et posée peut rendre le film un chouïa longuet, ne se passant grand-chose à part justement le quotidien des protagonistes (leurs faits et gestes, leurs conversations…). Certaines pourront donc rebuter sur ce détail.

Et puis, n’oublions pas les acteurs ! Neufs comédiens qui se sont préparés pour leur rôle en séjournant dans une abbaye, se pliant aux règles et modes de vie des moines. Allant jusqu’à eux-mêmes chanter lors des prières. Un casting d’une égalité sans pareille, chaque acteur n’étant pas dépassé par un autre à l’écran. Ainsi, Lambert Wilson a beau être le premier sur la liste de la distribution, il ne cherche pas à surpasser Jacques Herlin ou bien encore Philippe Laudenbach. Chaque acteur a donc le privilège de d’avoir sa « place » à l’écran. Et également le prestige d’être tous talentueux ! Un fait notamment mérité par Michael Lonsdale, l’heureux gagnant du César du meilleur second rôle masculin.

Ce qui peut vraiment perturber avec Des Hommes et des Dieux, c’est son rythme trop posé pour certains. Son atmosphère silencieuse. Son réalisme pointilleux qui peut provoquer l’ennui. Il est vrai que des longueurs se font sentir durant le film. Mais cela n’enlève en rien la puissance du récit et du jeu d’acteurs de chaque comédien présent pour ce film. Xavier Beauvois confirme du coup son talent de réalisateur, faisant ainsi attendre son prochain projet.

Attention au cas où vous n'êtes pas au courant, ce n'est pas un film d'action. La mise en scène épurée nous permet vite d'entrer dans le quotidien de ces moines au destin tragique. Les acteurs jouent tous très bien arrivant à nous transmettre toutes leurs craintes par un simple regard ou silence.
Un film intense qui mérite les prix qu'il a gagné.

Un film d'une grande incohérence. Nous passons de jeux d'acteurs fabuleux (en particulier Michel Lonsdale, absolument magnifique) à un jeu d'acteur presque faux (Lambert Wilson). Il y a des passages inutiles (la violence est représenté sans aucune subtilité, et j'y inclus hélas le final) et des moments merveilleux. Le tout à travers de splendides paysages. Mais malgré tout, ce film a quelque chose...

Des hommes et des dieux, les critiques en ont tellement parlé que je me suis préparé à recevoir une claque marque de fabrique des plus grands films. En soi, le sujet est difficile à traiter. Comment mettre en image le destin tragique de ces sept moines trappistes du Monastère de Tibhirine vivant en Algérie en 1996, sans tomber dans le tout larmoyant et sans teinter le film d'un propos religieusement lourd. Tant il est vrai que le réalisateur Xavier Dubois se refuse de nous priver d'une vision honnête et nous préserve d'un certain sensationnalisme, il fait également le choix d'inscrire son film dans un registre contemplatif où les émotions et les tensions se laissent dévoiler au fur et à mesure de l'intrigue. Les acteurs sont bons, et les cadrages à couper le souffle. Cependant, la rigueur de la mise en scène et la précision des dialogues peut vite devenir contre-productive dès lors que le spectateur ne se laisse pas saisir par le film. La lenteur du récit et l'atmosphère plutôt hermétique peut rester difficile à appréhender. Ce n'est pas un film à visionner en tout temps. Bien que minutieuse, c'est une œuvre qui ne mérite peut-être pas toutes les récompenses qu'elle a obtenu, même si elle reste l'un des meilleurs crus de 2010 en cinéma français. Un bon film où le dernier quart d'heure est saisissant, jusqu'au dernier plan, l'un des plus réussis à mon goût.

"Des hommes et des dieux" est un film incroyablement beau et simple. La mise en scène est travaillé et fantastique avec des plans incroyables qui arrivent à nous fasciner malgré leur absence d'action, (Sans parler du plan final qui est d'une beauté à couper le souffle). Autre point fort : les acteurs, tous géniaux et très justes, ils nous transmettent leurs émotions et on éprouve tout de suite de la tendresse pour eux. Un film magnifique même si ils ne plaira pas à tout le monde.

Un bon film, mais sans plus, qui ne mérite pas tous les éloges qu'on lui a attribués. Le film manque, c'est un comble, de chair, et d'humanité. La mise est scène est plate et froide, à l'exception du dernier plan, superbe. Michael Lonsdale est excellent, les autres font leur boulot. Beaucoup de bruit pour un honnête travail de tâcheron.

Quel ennui! Que de longueurs et de complaisance et qu'est-ce qu'on s'en fout! Masturbation cannoise et européenne ! Prétention et pédanterie sous soutanes de fausse humilité! Rien à voir avec Dieu ou le cinéma ou pire les deux à la fois . À la limite anti-spirituelle! Le côté sombre du film d'auteur sans qu'aucune force ne soit avec lui!

Ce film en mémoire des moines de tibhirine a connu un succès mérité. Il rend hommage à cette communauté de chrétien restée fidèle à son idéal, sa croyance, sa foi. Pas de grands déploiements d'effets spéciaux, le réalisateur a souhaité faire de cette œuvre une image de la vie des moines. Quelques très beaux passages : le repas bien sur, mais aussi le retour d'un moine avec divers colis pour chaque frère. Film pudique donc. Les acteurs sont à la hauteur, les images réussies, la réalisation précise. Un film à voir, à méditer, seul ou avec sa famille, fait pour les croyants et les non croyants.

Ce film est une sorte de grand docu-fiction sur la survie et les derniers jours de moines plongés dans une Algérie bouffée par la montée imminente de l'islamisme ainsi que de sa violence gratuite.

Certe, ce n'est pas un grand film américain qui fait boum -ratatatata-pan pan pan !

Ne le regardez pas si vous cherchez du grand spectacle car il n'y a pas beaucoup de scènes d'actions...
Il est truffé de messes et prières, de discussions autour d'une table, de doutes, de réflexion, de votes. Bref, tout ce qu'un homme fait et envisage en attendant son holocauste.
Il se rapproche plus de "Indigènes" dans le sens où on ressent bien les sentiments de ces "condamnés" malgré eux...

C'est un film qui pousse à la réflexion ! Il ne faut pas le visionner en déconnectant son cerveau !!!
On se pose des milliers de questions après :
Pourquoi eux, des hommes d'église qui vivaient en harmonie avec le village voisin?
Pourquoi cette violence gratuite de la part des islamistes comme de l'armée du pays?
Quel intérêt de prendre des gens innocents afin d'assouvir une "vengence"?

Vous me répondrez que c'est comme cela que fonctionne le kidnapping et le terrorisme...
Mais en sortant de ce film, j'en viens à me demander l'utilité même de ce genre de pratique et n'arrive à comprendre comment des gens peuvent s'y adonner, même par extrême fanatisme :/

Enfin, je le recommande à des personnes voulant comprendre ce massacre de 1996 ainsi que cherchant à avoir une vision (pas forcément objective, quoi que) de la montée de l'islamisme entre la fin de la "guerre" d'Algérie et du 11 septembre 2001.

Bon film !