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Napoléon
142 abonnés
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2,5
Publiée le 29 mars 2021
Une oeuvre réalisée plus sous une forme de documentaire que d'un film. Le rythme est absent mais retranscrit bien la vie paisible qu'avait choisi de mener les moines. Un film hommage qui fait le travail doublé d'acteurs convaincants.
S'appuyant sur l'histoire vraie du massacre des moines de Tibherine en Algérie en 1996, Xavier Beauvois réussit un coup de maître en parlant de religion, d'humanisme sans tomber dans le larmoyant et le pénible. Au contraire, une mise en scène et une interprétation sobre et efficace, récompensée par le césar du meilleur film et le Grand Prix à Cannes.
La scène magistrale du repas au son de Tchaïkovski symbolise parfaitement l'ensemble du long-métrage: jeu subtil des acteurs (Lonsdale et Wilson toujours aussi justes), mise en scène sobre voire contemplative pour illustrer le mode de vie des moines, pudeur des sentiments et réflexion sur la place particulière de ces hommes qui doutent malgré leur foi. Un très beau film qui évite les écueils de ce type de sujets polémiques et conclut avec pertinence son récit (n'oublions pas que les résultats de l'enquête restent incertains).
Une grande réussite, qui mérite autant son prix à Cannes que le succès public obtenu par la suite. Il se dégage de ce film une sorte d’évidence : on ne songe jamais à contester les choix du réalisateur. Mise en scène sobre, acteurs incontestables et impeccablement dirigés... Rien à dire. Seules deux scènes dérogent à ce parti pris de sobriété : celle où le vrombissement de l’hélicoptère de l’armée s’oppose au chant de la communauté des moines, et celle du dernier repas accompagné par le thème du "Lac des cygnes" de Tchaikovsky. La première me semble remarquable, brillante explosion de tension en même temps que formidable symbole visuel de la lutte de ces frères. La seconde me semble un peu "too much", un peu trop carte postale. C’est un détail, bien sûr. Remarquons surtout que ce film n’est pas fondamentalement un film religieux, ni sur la religion. Les quelques tirades purement religieuses qu’il contient ne sont pas essentielles. C’est un film sur l’engagement, qui pose la question : que faire quand il y a un prix à payer pour rester fidèle aux valeurs auxquelles nous croyons, quand ça devient dangereux ? Faut-il écouter la voix de la prudence et renoncer ? Faut-il tenir bon, et jusqu’où ? Si l’histoire de ces moines frappe autant les esprits (et continuera à le faire à l’avenir, car ce film restera dans les mémoires et dans les cinémathèques), c’est parce qu’elle revient à cette question simple et redoutable, qui fait écho en chacun d’entre nous, quelles que soient ses convictions religieuses, morales ou politiques. Merci à Xavier Beauvois et à son scénariste Etienne Comar d’avoir si bien rendu justice à cette histoire et aux hommes qui en ont été les héros au printemps 1996 dans les montagnes de l’Atlas algérien.
Comment réaliser un grand film d'une émotion submergeant le cinéphile sans l'aide du moindre pathos larmoyant même si on pourra gloser éternellement sur la scène du repas nimbée par la musique de Tchaikosky ? Xavier Beauvois, déjà auteur de films très réussis, parvient pourtant à un quasi chef d'oeuvre. La clef tient tout d'abord à une formidable direction d'acteurs, très soudés et très engagés dans leur propre rôle, ce qui fait d'eux d'immenses professionnels. Tous dans leurs registres personnels sont excellents, justes et questionnant leur moralité. Saluons en tout premier lieu Michael Lonsdale et Lambert Wilson dans un de leurs meilleurs rôles de même que le jeune Rabourdin. Beauvois a su les engager à s'immerger dans le cadre de vie austère des moines. De plus, les acteurs ressemblent à leurs personnages. Le film fait aussi jouer des gens du cru et leur donne des rôles forts et très réalistes renvoyant à La graine et le mulet. Des hommes et des dieux est aussi un film de metteur en scène où la photographie est belle (voir les scènes en pleine nature telle la conclusion où les moines disparaissent dans la neige) ou celle où les hommes font corps, tels des anges lors du terrible passage des hélicoptères. L'improvisation est aussi réussie lors de la panne de la voiture. Emotion, sensiblilité, volonté de reconstitution historique (brillantes scènes de la vie quotidienne) sans académisme, telles étaient les ambitions très maîtrisées de Xavier Beauvois. Bien que baignant dans un climat religieux (beaux récitatifs de prières) le film n'est absolument pas métaphysique, Carl Théodor Dreyer aurait fait un film très différent de même que Bresson (pourtant plus proche). La seule vraie scène mystique est celle de l'affrontement entre Lambert Wilson et les premiers intégristes qui est réglée par la foi, justement. Le thème du film est la liberté d'action, le libre arbitre. Les moines sont des hommes avec leur doute, leur peur (voir le vieux qui se réfugie sous son lit). Le meilleur film de Beauvois et de 2010. Une palme d'or n'aurait pas été volée.
film exceptionnelle , on voit la bavure qu'on subit ces hommes , le film est extrêmement bien expliqué on comprend bien toutes les conséquences et on arrive à se mettre à la place des protagonistes, film impérativement fort !
Un film tout en non-dits et silences, avec un jeu d'acteurs excellents, mais qui à force de nous montrer des chants religieux et des prières, finit par être un peu lassant. le sujet est pourtant intéressant, et malgré le fait que j'ai un peu de mal avec une telle dévotion, leur sacrifice est exemplaire.
Un film sur-mediatise ou on s'ennuye a mourir. Mis a part les acteurs bons, le message (de tolerance...) aurait pu etre passe de pleins d'autres manieres plus fortes et moins ennuyeuse.
Les scenes importantes qui apportent quelquechose a l'histoire doivent faire un max de 3/4 d'heure, le reste c'est prieres et re-prieres, plans fixes qui n'apportent rien. En plus la photo du fiilm est assez moche alors que les paysages auraient merite meilleur trairement.
Bref un film a eviter sauf peut-etre pour les cathos les plus religieux qui adoreront les multiples scenes de prieres.
Un film bouleversant. Alors que je pensais qu'il me serait difficile de me passionner pour le quotidien de ces moines, Xavier Beauvois arrive à rendre ces personnages tellement juste qu'il réussit totalement son pari. A la fois beau, sobre, intelligent et aux magnifiques dialogues, Des hommes et des dieux ne bascule jamais dans la fable moralisatrice ou le film géopolitque. Il reste toujours au niveau de ces hommes, ce qui explique en partie pourquoi ce film est si touchant, si humain. Un grand bravo pour un des meilleurs films de cette année.
un film qui vous prend au tripes , est une interprétations fabuleuses et émouvantes chapeaux aux acteurs et savoir aussi que sait une histoire vrai vous avez les larmes au yeux a la fin
Tout est dit sur ce magnifique moment qu'est ce film, car c'est bien d'un temps d'arrêt dont il est question, temps qui s'arrête, qui prend son rythme, avec en filigranne la crise algérienne. Merci. Ah ... un point : le nom du Monastère, du village - Tiberine - n'est jamais prononcé ... ni écrit.
Je suis allé voir ce film avec la certitude de voir un chef d'oeuvre. Ai -je trop attendu ou désiré ce moment? Ai-je trop lu dans la presse les articles décrivant le contexte de l'époque et la reprise de l'enquête en France pour déterminer les vraies responsabilités. Au sortir du film : le plus : une immersion totale dans ce monastère et une plongée dans la conscience de ces moines magnifiquement , quoique austèrement retranscrite. Je n'ai pas trouvé ce film lent, mais plutôt dense . L'intensité des propos, leur profondeur, la tension qui gronde : tout cela est parfaitement restitué. Le moins :Traitement sobre du sujet avec camera fixe le plus souvent, avec l'accumulation de scènes figées dans de longs plans qui ne permet pas à l'émotion de s'enraciner. J'aurai voulu partager plus intensément les derniers mois de vie de ces moines. Je suis resté en dehors, impressionné par le jeu des acteurs certes et la justesse de leur propos , mais à être trop cérébral, ce film va laisser beaucoup de spectateurs comme moi sur le quai. Dommage. PS : Lambert Wilson en prieur : j'avais toujours en tête son jeu outrancier et grossier dans Matrix 2. Le voir louer le Seigneur c'est too much!
Très beau film très efficace, une beauté des hommes, au naturel, qui sont des Dieux, un courage infini qui nous pousse au questionnement, bref un film d'une intelligence rare. Chapeau à Monsieur Michael Lonsdale, grand acteur...
Je n’ai pas aimé. Le film est long et s’appesanti beaucoup trop lourdement sur une situation que le spectateur moyen aura compris au bout de 10 minutes. Oui effectivement on comprend qu’à une certaine époque et compte tenu du contexte, la présence d’une communauté Chrétienne au sein d’un pays musulman confrontés aux problèmes de terrorisme, a hélas pu se terminer de façon tragique. De là à en faire un film de près de 2 heures en s’étendant sur la psychologie des frères, je ne sais pas s'il était nécessaire de franchir le pas. En dehors de l'aspect historique des faits, une fois de plus j’ignore ce qui a pu susciter un tel engouement pour ce film qui n’a franchement rien d’extraordinaire.
Je ne suis pas restée au débat qui suivait le film. J'avais trop envie de poursuivre seule les réflexions qu'il avait suscitées. Avec des images à la beauté limpide, des mots de tous les jours, des gestes simples et vrais et des cantiques à la poésie inattendue, le cinéaste a réussi l'exploit de me faire comprendre ce que pouvait être la foi et la richesse d'une vie de moine. J'ai été fascinée par le cheminement difficile, douloureux mais paisible et inéluctable de ces 8 personnalités bien différenciées vers une acceptation commune de leur terrible destin. Chacun des personnages était évoqué avec une profonde humanité et un réalisme rare dans les émotions et les sentiments. L'intelligence et la force du film ont permis, il me semble, de rendre à ces hommes l'hommage qu'ils méritaient.