trop trop trop long...des plans qui n'en finisseent pas....on s'endort....Le sujet du film est passionnant mais il se noit dans la longueur et la lenteur du scénario, domage
Dommage que la deuxième partie soit il est vrai moins puissante... Pourtant c'est tout de même réellement ému que je suis sorti de la salle du dernier film de Xavier Beauvois. Il n'est en effet pas très courant de voir des oeuvres aussi âpres, aussi denses, toujours dans la nuance et nous offrant quelques vrais grands moments de cinéma. Oui, c'est vrai que le rythme est particulier, et que tout le monde ne se reconnaîtra pas forcément dans ce style de cinéma presque austère, mais quelle équelle belle leçon de vie, quelle belle leçon de cinéma et quelle élégance. Tout semble si juste, presque si simple dans tout ce qui nous est montré, à l'image de ce discours universel de paix et d'amour. En tout cas, une chose est sûre, c'est que nous ne les oublierons pas, ces moines de Tibhirine. Un des moments forts de l'année 2010, assurément.
Souvenez-vous, en mai dernier, l'oeuvre de Xavier Beauvois avait injustement raté de peu la distinction suprême, à savoir la Palme d'Or (le film était donné favori, tant du côté de la presse que des festivaliers). Récompensé par le Grand Prix du Festival, Des hommes et des dieux (2010) ne sera finalement pas repartit bredouille mais le trophée tant mérité lui sera passé sous le nez ! En décidant d'adapter librement le terrible sort des Moines Cisterciens de Tibhirine (enlevés et assasinés en 1996 en Algérie), Xavier Beauvois nous immerge avec beaucoup de grâce, de spiritualité et d'humanité au sein de ce petit monastère perdu en pleine montagne. Menacés par des terroristes Islamistes, ils décident à l'hunanimité de rester, quitte à y laisser leur vie. Jusqu'où est-on près à aller pour ses convictions ? Ses croyances ? Ici, le film se veut contemplatif et sobre en dialogue. Le silence est d'or, comme dans un vrai monastère, la musique et les chants ayant une place prépondérante. Le film émeut plus d'une fois, le souffle coupé (la séquence du vrombisssement des pales de l'hélicoptère ou encore la magistrale scène du dernier repas avec les verres de vin et le Lac des Cygnes en fond sonore). Xavier Beauvois trouble et nous pousse à la relfexion. Les acteurs quant à eux sont stupéfiants, les émotions se lisent sur leurs visages. Et dire que le Palme d'Or est passé à côté de cela, espérons seulement qu'il remportera l'Oscar du Meilleur Film Etranger !
De la mise en scène d'une sobriété absolue, montrant ces moines dans l'accomplissement de leur quête, dans la recherche de la foi, dans la recherche de l'acception de la mort et de leur sort, tout comme le fit le Christ. Les personnages sont excellents, et superbement bien interprété. Mais le film gagne en qualité avec les minutes. Bien que la dernière scène je l'ai trouvé un brin inutile, le film aurait pu s'en passer. Le film possède l'une des plus belles scènes de l'année : la cène, on voit le bonheur à l'état pur. Et c'est, c'est d'une émotion rare au cinéma, voir le bonheur dans cet endroit, dans ce contexte. Bref grand film.
Au sortir du film j'étais un peu perplexe. En fait un peu trop écrasé par l'émotion dégagée et je n'aime pas trop cela en fait. Mais deux jours après je n'arrête pas de penser au film. Xavier Beauvois réussit l'exploit de nous émouvoir, de nous faire réfléchir et de nous présenter dans le même temps quelque chose de beau visuellement. Sa mise en scène est épurée, sans fioritures ni effets de style. Techniquement c'est magnifique, les décors, costumes et images sont simples comme la vie des moines mais tellement beaux. L'histoire, vue uniquement du point de vue des moines, est parfaitement écrite. Beaucoup de personnes se plaignent de la lenteur du film. Certes ce n'est pas James Bond mais je ne me suis pas ennuyé une seule minute. Fasciné dès le départ. Quant à l'interprétation elle couronne le tout avec des acteurs en état de grâce, c'est le bien mot. Lambert Wilson est étonnant en père supérieur, un très beau rôle plein de doutes et de certitudes à la fois, même si on ne l'attend pas vraiment dans ce genre. Michael Lonsdale est magnifique, drôle et profond, avec ce physique et cette voix si particulière qui en "imposent" naturellement. C'est lui le plus touchant. Tous les autres moines sont parfaitement incarnés, aucune performance en dessous d'une autre. Selon les pronostiques on prévoit déjà par chez moi 11 nominations aux César, le pris Louis Delluc et une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger ! Rendez-vous en janvier ! En tout cas le réalisateur du Petit lieutenant a su changer radicalement de style et nous faire vivre les derniers moments de ces moines avec une belle émotion. Des moments de grâce traversent en permanence cette évocation d'un fait réel jamais vraiment élucidé et toujours classé secret aujourd'hui. Je ne reviendrai pas sur le palmarès de Cannes 2010 en précisant que Des hommes et des dieux n'a obtenu QUE le Grand Prix devant la dialyse de tonton Boonmee. Sans commentaire... Un film fort, simple, touchant et émouvant. Comme annoncé sans doute la plus belle partition de l'année. A voir absolument...
Ce film a eu le Grand Prix du Jury à Cannes 2010, il va avoir une grande couverture médiatique et recevoir d'excellentes critiques. Rien à dire, c'est normal, c'est un très bon film. Vous le savez déjà : il est inspiré de l'histoire des moines de Thibirine, en Algérie, moines cisterciens qui vivaient paisiblement à proximité d'un village, qui avaient des relations excellentes avec les habitants de ce village et qui furent enlevés et exécutés en 1996. Par qui ? Pas de certitude. Dans le film, on est donc plongé dans une vie monastique puer et dure ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes. Par exemple, des scènes de matines un peu longuettes. Il y aussi une cérémonie musulmane qui s'étire un peu beaucoup dans le temps. Mais ce ne sont que des détails car le film présente par ailleurs des scènes très fortes et jouit surtout, surtout, d'une interprétation en or massif. Une belle réussite de plus du cinéma français !
" Il y a un spectacle plus grand que la mer, c'est le ciel ; il y a un spectacle plus grand que le ciel, c'est l'intérieur de l'âme "... C'est ce que pensais Victor Hugo du temps des Misérables, l'un des romans majeurs du XIXeme siècle... 150 années plus tard, Xavier Beauvois signe Des hommes et des dieux, oeuvre belle et poignante, geste cinématographique d'une ampleur qui confine au sublime - et duquel Romain Gavras tire en quelque sorte le pendant grotesque avec Notre Jour Viendra, son premier long métrage... Xavier Beauvois baigne ses personnages d'une lumière radieuse, cadre l'espace en lui conférant le souffle, filmant ces moines pacifiques de loin comme de près. Il y a de la pudeur, beaucoup de respect pour le thème abordé : Beauvois, visiblement, n'adore aucune Image, préférant balayer du Regard cette communauté autarcique, captant modestement de bons et beaux visages, s'attardant quelquefois sur l'Homme et sa colère, sur l'absurdité de certains, sur la lucidité des autres. Aucunement juge, presque objectif dans sa démarche en demi-teinte, Xavier Beauvois a tout simplement réussi à capter l'âme humaine : c'est là sa force. On regrette légèrement le refoulement émotionnel du dernier quart d'heure, apothéose d'austérité qui - bien que tout à fait cohérente avec l'ensemble - empêche l'explosion de larmes que le sujet présupposait. Digne et beau.
Quelques belles images, c'est vrai, mais de là à se pâmer sur ce film comme l'ont fait les critiques professionnels, il y a une marche! La lenteur de la caméra, l'absence d'invention du cadreur, les messes à répétition, l'accumulation des situations similaires et souvent sans intérêt (documentaire sur le travail dans un monastère) nous amènent à souhaiter ardemment l'arrivée des "méchants" pour nous sortir de la torpeur où nous étions plongés. Ces scènes tant attendues sont baclées par le metteur en scène dont l'idée était sans doute de nous montrer la "sainteté" d'une bande d'ahuris vivant hors du monde mais pas de creuser l'aspect politique de la situation algérienne. Pour les acteurs, il faut dire que ça manque un peu de jolies femmes!
L'affaire des moines de Tibhirine, qu'il s'agisse du rôle de ces derniers comme de leur mort, demeure encore à ce jour un mystère. Avec "Des hommes et des dieux", Xavier Beauvois a donc voulu délier à son tour une parcelle de leur hisoire. Au plus près des moines, le cinéaste creuse au plus profond leur foi, leur dignité, leur détermination mais aussi leurs peurs, et par dessus tout, l'attente. Jusqu'à l'inévitable dénouement. Avec une mise en scène épurée et une sobriété exemplaire, il parvient à dépasser le cadre du simple long-métrage antimilitariste. Lambert Wilson et puis surtout Michael Lonsdale livrent quant à eux, de mémorables compositions. Le final, avec "Le Lac des Cygnes" de Tchaïkovsky en toile de fond est particulièrement émouvant. Un film qui mérite donc amplement son estime.
Tous ceux qui s’imaginent que Xavier Beauvois leur propose un film sur les gentils moines chrétiens pacifistes face aux méchants barbares musulmans vont en être pour leur frais. Le film est heureusement beaucoup moins stupide que cela. Ceux qui espèrent voir un film politique cherchant à identifier les assassins vont être bien déçus. De ce côté-là, Xavier Beauvois ne donne aucune réponse, et comment le pourrait-il s’ailleurs ? Les islamistes et l’armée algérienne sont renvoyés dos à dos et les deux camps ont pu avoir intérêt à s’en prendre aux moines, les deux camps auraient eu de « bonnes » raisons. La possibilité que l’armée algérienne soit responsable de ce massacre est suggérée avec beaucoup de prudence mais pas du tout écartée : les militaires y sont présentés comme tout aussi inquiétants et expéditifs que les terroristes. Le film de Xavier Beauvois est beaucoup plus audacieux puisqu’il fait le pari insensé de se focaliser presque uniquement sur les moines, sur leur quotidien, sur leur foi et leurs doutes. C’est un film qui casse quasiment tous les codes du cinéma moderne, il est d’une lenteur inouïe, multipliant les plans fixes et les plans séquences très long. L’habillage musical est minimal (pas de musique d’habillage, tous les morceaux entendus sont chantés ou joués à l’écran), la réalisation est plus que sobre, elle est austère à l’image de la vie monastique. Je suis bien consciente que dis comme cela, tout cela ne donne pas franchement envie, surtout qu’il y a beaucoup de scènes de messes, quelques discours très évangéliques et beaucoup de scènes silencieuses. Quand on est croyant, ça ne doit pas poser de problème mais quand on ne l’est pas, on peut parfois trouver le temps un peu long. Mais très curieusement, malgré tous ces aspects peu engageants, le film fonctionne. En tout cas, il a fonctionné sur moi, il s’imprime (durablement je crois) dans l’esprit et bouleverse vraiment. Je ne saurais pas trop dire comment, mais le film de Xavier Beauvois à touché en moi quelque chose que je n’imaginais pas, il m’a ému aux larmes pendant la scène (sublime) du dernier dîner, et cela faisait très longtemps que je n’avais pas pleuré au cinéma ! Et que dire de l’interprétation ? Les acteurs sont tous incroyables, pénétrés de leurs personnages. Je donne une mention spéciale à Michael Lonsdale. Il trouve là le rôle surement le plus proche de ce qu’il est dans la vie (d’après ce que j’en sais) et lui donne une force incroyable. La scène (la cène ?) du dernier repas permet aux acteurs de laisser exploser leur talent en passant silencieusement du bonheur à la tristesse, de la joie toute simple de vivre à la certitude qu’ils vont mourir, au moyen d’un long plan séquence sur tous les visages sur la musique déchirante du Lac des Cygnes. Cette scène est tout simplement inoubliable.
Des hommes et des dieux pourrait être un film politique, étant donné le caractère historique des événements qu'il évoque. Mais le parti-pris de Xavier Beauvois est à l'opposé du politique puisqu'il cherche au contraire à toucher à l'universel, au spirituel, à ce fil rouge qui relie tous les humains. Le titre lui même résume le propos : il s'agit d'abord d'hommes, ensuite de dieux (au pluriel). Il est un peu étrange qu'une hypothèse ait été faite quant aux responsables du massacre des moines, d'une part car cette hypothèse n'est probablement pas la bonne, d'autre part car elle manque de cohérence avec les événements décrits auparavant. Cette observation mineure mise à part, Des hommes et des dieux est un grand film, extrêmement sensible et humain. Lonsdale est comme toujours parfait. Le caractère mystique de Lambert Wilson trouve ici sa pleine mesure dans un rôle qui lui donne une toute nouvelle épaisseur. L'ensemble du casting est irréprochable. Même si la Mort du Cygne est une idée géniale à tous égards (est-elle vraie ou inventée ?) notamment en ce qu'elle montre la puissance de l'humour, j'ai trouvé la dernière demi-heure trop grandiloquente. C'est la seule réserve que je ferais sur ce film à voir absolument.
Acclamé par la critique et le public, le grand prix de jury de Cannes est loin d'avoir répondu à mes attentes. Le sujet délicat est traité avec une grande sobriété et ne sombre jamais dans le pathos, cependant ce part pris d'une extrême froideur empêche l'empathie et on se retrouve rapidement exclu de cette communauté religieuse dont l'on suit la vie (des rites religieux à la culture du miel) non sans un certain ennui. L'objectivité du film ne laisse guère la place aux sentiments. Intéressant dans sa volonté d'interroger les causes de l'extremiste et se refusant à tout jugement trop aléatoire, le film doit beaucoup à lma magnifique séquence du dernier repas des moines sur la musique du lac des cygnes, poignante et mise en scène avec une virtuosité qui confine au sublime. Cette séquence magistrale relève un film froid et distancié entre réflexion et contemplation qui ne laisse malheureusement peu de place à l'émotion.
Bien qu'il ait pour toile de fond un monastère et ses moines, le film de Xavier Beauvois tient plus de l'humain que du divin. En nous montrant ces hommes en proie au doute face au danger, le réalisateur nous invite à une réflexion métaphysique sur notre place sur cette terre. Car ces hommes, avant d'être voués à Dieu, le sont à d'autres hommes. Dans ce film, il s'agit avant tout de huit moines, de huit hommes, venus dans un pays plongé en pleine guerre civile aider et soigner les habitants d'un village. Alors que la menace islamiste se fait de plus en plus grandissante, ils vont refuser de quitter leur cloître malgré le risque encouru. Les acteurs sont excellents, Lambert Wilson et Olivier Rabourdin sont brillants et Michael Lonsdale, toujours aussi charismatique, offre une nouvelle prestation exemplaire. La mise en scène, académique voire classique, colle parfaitement au sujet. Elle offre quelques moments de grâce mais également certains passages trop laborieux et explicatifs. Deux scènes m'ont particulièrement touché, celle de l'hélicoptère et celle du "Lac des Cygnes". Malgré toutes ses qualités, ce film au sujet difficile, m'a ému mais n'a cependant pas réussi à me bouleverser, comme s'il lui manquait un petit plus qui en aurait fait un chef d'oeuvre. En l'état, il reste un Grand Prix mérité, un film touchant et riche à voir sans hésiter.
Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi suis-je devenu moine ? Je ne suis pas venu ici pour me battre, ni pour mourir. Je suis venu ici, parce que j'ai senti. Que l'on avait besoin de moi. Et j'ai tant d'amour à donner, j'ai encore tant à faire sur ce monde. Non, je ne m'en irais pas. Qu'ils prennent tout, je ne m'enfuirais pas. Je suis peu de chose, et pourtant. Je suis déjà quelque chose. Quelqu'un, et au pied de cette colline, quelques marches me sépare de tout ce qu'il reste encore à accomplir. Alors, non. Je ferais front et me lèverais. Et oui, je resterais. Et je prierais.