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Un visiteur
5,0
Publiée le 10 décembre 2019
Le Voleur et le Cordonnier de Richard Williams.
( Attention je parle de la version Recobbled Cut de 2013. )
Le film est intéressant pour beaucoup par son développement chaotique et son massacre par Miramax, ce qui amènera plus tard à la restauration du film en 2013 pour se rapprocher au plus de la vision de son créateur. Cependant je vais parler du film en tant que film pas de sa production, ni de sa distribution.
Le film nous raconte une histoire d'amour, une histoire de conquête et d'aventures surréaliste. Ce film est pour moi le plus grand film d'animation de tout les temps, le style se rapproche de Fantasia et Le Roi et l'Oiseau dans ses intentions et sa forme. J'adore ce travail autour de l'animation, il y a un côté Salvador Dali avec ces décors. L'histoire est très prenante et fabuleuse. On ne s'ennuie jamais, le tout reste fluide et très impressionnant. Les personnages sont très intéressants et nous procure de l'émotion, la musique envoûtante et marquante.
Les images de ce film sont parmis les plus belles que j'ai vu avec Suspiria et Only God Forgives, chaque plan est magistrale et semble être une peinture de maître. De la grâce se dégage de ce film. L'ambiance de ce film est à la fois angoissante et merveilleuse en étant hypnotique. Le personnage de Zig Zag jouer par Vincent Price (un immense acteur ) est devenu instantanément un de mes personnages préférés, sa gestuelle, la voix, l'animation, tout est parfait. Quelle merveilleuse découverte que fût ce film.
Le Voleur et le Cordonnier aurait dû être un classique du cinéma mais aujourd'hui personne ne le connais. Disney l'a pillé, Miramax l'a souillé, le monde l'a oublié, je demande sincèrement à tout le monde de donner une chance à ce film, regardez la Reccobled (disponible uniquement sur YouTube mais au moins elle est gratuite). Ce film est pour moi un chef d'oeuvre qui j'espère rencontrera enfin son public avec le temps et deviendra enfin un classique.
J'ai pu voir deux versions de ce fameux film d'animation (The thief and the cobbler ou Le voleur et le cordonnier). Celle de Miramax de 1995, massacrée par des coupes et des ajouts sonores, chansons et voix, qui ne rendent pas hommage au travail qui a duré 28 années, notamment à cause de la mégalomanie et des indécisions de son auteur, John Williams. La seconde version que j'ai pu voir est la "Recobbled", remontée grâce à la persévérance de fans qui ont trouvé des morceaux manquants et des scripts originaux. L'ensemble montre un tout autre visage, une animation superbe, des éléments psychédéliques très 70's, une histoire pas forcément meilleure, mais surtout plus magique, un méchant charismatique plongé dans son univers noir et rouge. Un film méconnu qui mérite vraiment le détour, au-delà même de son histoire de réalisation chaotique.
J'ai vu le film dans sa version recobbled, c'est à dire lorsque les fans ont récupéré ce qu'ils pouvaient pour refaire le montage voulu par le réalisateur. Et heureusement, parce certes, certaines parties sont dans une qualité moindre, ou même juste sous forme d'esquisse, lorsque je vois les changements apportés, ça fait peur (chansons et voix off). Je pense que ces modifications sont faites pour surfer sur la vague Aladin qui sort en 1992.
Mais bon on a là un film pensé en 1968 auquel Aladin doit beaucoup, on y retrouve beaucoup de similitudes, rien que dans le personnage du vizir, le fait qu'il faut que ça soit un diamant d'innocence, ce genre de trucs.
En fait j'ai beaucoup aimé le film jusqu'au dernier quart d'heure qui part vraiment trop dans "l'action" et on perd en fait le charme fou du reste du film. Parce que c'est un film qui prend son temps, les personnages parlent, mais c'est difficilement compréhensible, mais à la limite c'est pas grave parce que l'on comprend malgré tout les intentions au travers des expressions des personnages, du coup ça donne une sorte de baragouinage universel. Du coup ça donne toute de suite une identité au film (sans parler du visuel, aussi beau qu'étrange). Mais la force du film c'est ses personnages, le voleur (on hurlerait de nos jours sans doute à l'antisémitisme vu son design) qui est un type obsédé par l'or et par ce qui brille, qui est une sorte de précurseur de Scrat dans l'âge de glace (mais en marrant) pour lequel on éprouve très rapidement une grande tendresse, parce qu'il a beau être un connard qui ne pense qu'à sa gueule, il est mignon derrière sa laideur et il parvient même à être touchant.
L'amourette entre le cordonnier et la princesse est franchement belle aussi, ça me rappelle un peu l'histoire d'amour entre le paysan et la princesse (?, je sais plus) dans le roi et l'oiseau, le genre d'amour pur, logique et immuable.
Du coup tout ça s'anime super bien, c'est frais, très inventif, on va même jusqu'à jouer avec des trompe l'oeil. Mais la fin, on perd cette tendresse qu'on peut avoir pour les personnages au profit de course poursuite, de numéro d'acrobates... alors c'est inspiré visuellement... mais bon, on a perdu l'essentiel en route, le coeur.
Dommage.
Du coup je suis déçu, parce que forcément le film finit moins bien qu'il n'a commencé, ce qui forcément laisse un goût amer dans la bouche, plus amer que si c'était l'inverse.
La production de ce film s'étend entre 1964 et 1995. Ce projet extraordinaire très ambitieux sur le plan de l'animation , certaine scènes son digne d'une peinture de Escher et des effets de mouvement semblent tout droit sortie de film d'animation 3d. Littéralement pillé par Disney et son Alladin ce film mérite votre attention , atypique et magistral il aurait mérité un médiatisation a la hauteur!