D'une beauté en perdition, Estate violente nous dicte une fin que l'on devine avant même les premiers balbutiements de cette passion qui débute à la plage, loin de toute fanfare, époque oblige. Carlo et Roberta, que tout sépare hormis une certaine place dans le cadre de cette Italie de bord de mer, loin des combats, qui goutte aux joie estivale n'est que façade, jeux de dupes, un oubli que l'on décide de mettre en avant, pour rire et danser loin des récits de cette terreur qui s'intensifie à mesure que les menaces sembles plus proches ...
De cet été, on retiens en tout premier lieu cette mise en scène au gout sublime de son réalisateur, Valerio Zurlini qui par le biais d'une image à la splendeur totale et une délicatesse de l'instant redonne vie à tout une histoire, assez récente d'ailleurs au moment de concrétisé pareille chose ! Cela semble fou, pourtant cette liberté est belle et bien là, sous nos yeux. Un film qui dans son évidence, comme dans ce qui est suggéré, du non-dit assez explicite toutefois capture des lectures de temps, des marqueurs de classe et des rapports ou les consciences coïncide avec les heurts de l'intime et de la société des croyances et des rejets ...
Un long métrage qui est beau, certes, mais qui ne serait pas aussi fervent sans ses comédien.e.s ! Jean-Louis Trintignant, de sa mystérieuse et étrange présence est encore une fois merveilleux dans ce rôle de jeune homme de bonne naissance, en décalage toutefois d'avec ces racines, dans un dédain et un foisonnement que la passion intensifie dans sa totale liberté, tiens donc ... Eleonora Rossi Drago quand à elle, n'est que superbe ! Dans ses hésitations impeccables, comme dans son désir qu'elle découvre et auquel elle se laisse prendre corps et âme, elle se distingue, brille dans la pénombre. Cette scène du cirque, de cette réception dans cette maison si particulière qui s'ensuit, comme de ce baiser stoppé par la garde de ses militaires en ronde, on ne retiens que les attractions ! Les seconds rôles, de femmes notamment sont aussi à soulignés.
Cette fin, brutale, à vif, violente pour ce qu'il en est de plus vil cette fois raconte l'horreur de cette fuite que l'on ne peut prendre sans abandon ... On se remémore, par cela, ces joies si peu lointaines, déjà contrariés mais encore plus jolie et vivante de ce passé récent.
Un film qui combat des idées reçus, qui marque la forme et le fond par une prouesse de cinéma comme l'Italie en compte par centaines. Une sculpturale dénomination d'un terme, de cet amour impossible, inoubliable ...