La salle est pleine a craquer. La foule hurle, scande un nom qui résonne au dessus de l'arène. Mo Cuishle, Mo Cuishle... Ce nom est celui de Maggie Fitzgerald, une boxeuse. "Million Dollar Baby" est son histoire. 13 ans après "Impitoyable" pour lequel il avait remporté les oscars du meilleur film et meilleur réalisateur, Clint Eastwood réalise le doublé en repartant une nouvelle fois avec les oscars du meilleur film et meilleur réalisateur pour ce film uppercut. Car il faut l'admettre, "Million Dollar Baby" n'est pas qu'une simple claque qui pique un peu mais qu'on oublie rapidement. Non, ce film est plus un violent crochet du droit. Le genre de coup qui met K.O. direct. Le genre de coup qu'on n'oublie pas de sa vie. Le genre de coup qui fait mal, très mal. Mais dans le cas présent, ce coup là fait du bien. Il fait du bien car ils sont rares ces films d'une telle intensité. "Million Dollar Baby" n'est pas simplement une histoire agréable où l'on suit une fille qui aime cogner un punching-ball (et ses adversaires quand l'occasion se présente), c'est aussi un film sur un sport (la boxe), sur l'amitié et sur la vie (notamment dans la dernière partie). Une fois que la cloche a sonné, nous sommes emportés avec Maggie Fitzgerald (Hilary Swank), une femme qui n'a que la boxe dans sa vie. Elle va tenter de convaincre Frankie (Clint Eastwood), un entraineur, de la prendre sous son aile. Ensemble, ils vont monter sur le ring et tout balayer sur leur passage, raflant pas moins de 7 récompenses dont l'oscar de la meilleur actrice pour Hilary Swank qui est épatante dans son rôle, et l'oscar du meilleur second rôle masculin pour Morgan Freeman (il montre encore une fois que même a son âge, les jeunots ne lui font pas peur). Sur ce ring où Eastwood et Swank forment un super duo, on peut entendre, cachée derrière le brouhaha de la foule en délire qui continue de scander "Mo Cuishle, Mo Cuishle...", une BO composée par Eastwood lui-même qui parvient à accompagner les scènes plus calmes fortes en émotions. Et dans la foule, on peut apercevoir un certain Jay Baruchel qui joue ici un personnage loin de ceux dont il nous a habitué mais il le fait bien. Lorsque la cloche retentie pour la dernière fois, nous sommes l'adversaire de Mo Cuishle. Nous sommes celui qui s'est fait mettre K.O. en 2H12 de film. Nous sommes celui qui ne peut que s'incliner devant un telle maîtrise de la part d'un homme qui, à 80 ans passés, continue de monter sur le ring pour nous offrir de tels œuvres.