Un hommage flamboyant à John Huston et à l'aventure du tournage d'"African Queen", d'après le roman biographique à succès de Peter Viertel, scénariste et ami de Huston. Une oeuvre insaisissable, une belle réflexion sur la création et les sacrifices, magnifiquement mise en scène et interprétée par un Clint Eastwood inhabituel, dans un rôle de héros capricieux, volubile et au sommet de son art de cinéaste.
"Chasseur blanc,coeur noir"reste une des oeuvres les plus insaisissables d'Eastwood.Cette fois,il ne se range pas dans le cinéma de genre,ne cherche pas à entretenir son image.Sa démarche apparait bien différente.Il brosse le portrait d'un obsessionnel et épris de liberté absolue.Ce John Wilson suit un rève impossible,quite à mettre en danger sa vie et celle des autres.Une personnalité ambivalente,à la fois respectueuse des races,et d'un égocentrisme facheux.Pas facile de discerner le message,mais Eastwood apparait fasciné par son sujet.Les magnifiques paysages d'Afrique ainsi que le role trouble de Clint contribuent largement au caractère singulier de ce film méconnu.Une aventure dans la savane,ou se confond fiction(la réalisation du film)et réalité(la chasse d'un éléphant majestueux).Annonciateur de lendemains qui chantent,tous les amateurs du maitre doivent le voir(mème s'il est difficile à trouver...)
Film méconnu qui retrace les péripéties du génial et extravagant ainsi que très eastwoodien, John Huston lors du tournage du film The African Queen (Wilson dans le film). Des dialogues par moments très lucides et aussi souvent drôle sur l'art, la production hollywoodienne, l'Afrique et les préjugés. Un scénario très complet et une réalisation impeccable.
Film de 1990 réalisé par Clint Eastwood, Chasseur blanc, Coeur noir retranscrit les relations entre un réalisateur et son scénariste. La volonté de faire un film en Afrique est une bonne excuse à l'envie de vouloir tuer un éléphant. Le réalisateur, interpreté par Clint Eastwood lui même, est complètement obsédé à l'idée de tuer ce gibier si prestigieux, si conséquent et glorifiant. Cet homme est égoïste et atrabilaire au possible, il est assez irrespectueux des autres en les prenant de haut avec des propos péremptoires. Son attitude le menera d'ailleurs à une véritable tragédie, ses caprices d'homme trop gâté l'auront finalement puni et lui donneront uen très mauvaise image de lui-même. Le film peu paraître assez lent mais il est en aucun cas ennuyeux. On s'imprègne vraiment du personnage de Clint Eastwood en profondeur, on comprend qu'il est dominé par une lubie dangereuse et on finit par adhérer à sa vision du monde. Il n'est en aucun matérialiste, il préfère l'aventure, la découverte et l'adrénaline plutôt que la routine du travail et le gain d'argent qui n'est plus intéressant pour lui sachant qu'il possède déjà une grande fortune. Un film profond si on se donne la peine de le creuser mais un Eastwood mineur malgré tout.
Très souvent décrié, ce "Chasseur blanc, coeur noir", n'en demeure pas moins l'une des oeuvres plus attachantes de Clint Eastwood. A ceux qui opposent à la force du film lenteur et manque d'intrigue, il convient au contraire de parler de profondeur psychologique du scénario et de travail du réalisateur. A nul autre pareil, Clint Eastwood tient à cette parenté quasi filiale avec le grand John Huston. Comme son aîné, ses personnages sont trempés dans l'acier qui fait les grands hommes. Et quand d'autres réalisateurs peinent ou s'engluent dans des biographies insipides et médiocres (Ray par exemple), Clint, par un pied de nez magique, préfère s'engouffrer dans un simple épisode de la vie de son personnage pour en tirer la "subtantifique moëlle". Au final, Clint Eastwood réussit un tour de force peu commun. Faire renaître de ses cendres un des plus grands réalisateurs de ce siècle. Quelques années plus tard, Scorcese lui emboîtera le pas en réalisant le magnifique "Aviator". Un des plus grands films de Clint Eastwood avec l'incomparable "Bird" et le crépusculaire "Impitoyable".
Un bon film mais dont le sujet part inévitablement en une suite de scènes d'une lenteur qui feraient rougir le plus lent des escargot. C'est très bien réalisé, les personages sont bien interprétés mais la lenteur extrême pourrait rebuter.