Ça commence au bord d'une piscine et ça se termine dans une piscine, entre les deux que dalle. Et dire que sept scénaristes professionnels ont travaillé dessus, ont travaillé pour donner que dalle. Les numéros musicaux, pas terribles non plus tant qu'à faire, sont juste ici pour essayer désespérément de combler des vides, mais le problème c'est qu'il n'y a pas que des trous de vide mais juste du vide donc des choses lancées dans le vide ben... ça tombe dans le vide, c'est scientifique.
On savourera aussi le jeu de Red Skelton aussi subtil et délicat que celui d'un pachyderme défoncé à l'héroïne, quant à Esther Williams, elle se contente juste de nous sortir son plus beau sourire colgate. Et pourtant, elle était capable d'avoir un jeu agréable d'après ce que j'ai vu (le seul film que j'ai vu autrement avec elle !!!) dans "La Première Sirène", biopic hyper-romancé sur Annette Kellerman, pas le film du siècle mais au moins là il y avait un scénario.
Et pour bien relever le tout, malgré un beau Technicolor, une mise en scène bien kitchouille. Étonnant de la part de George Sidney, le même qui 8 ans plus tard donnera un des meilleurs et des plus réjouissants films d'aventure de tous les temps, avec en prime la scène de duel la plus longue, la plus intense, la plus enthousiasmante de toute l'Histoire du cinéma, oui carrément, avec "Scaramouche"... Et quelques autres réussites, certes plus mineures mais qui en jettent quand même à l'instar, dans le domaine de la comédie musicale, de "Show Boat".
En fait, "Le Bal des sirènes", c'est la pomme d'amour de la comédie musicale. Ça a l'air appétissant comme ça avec son rouge vif, mais à l'intérieur on a le fruit le plus fade du monde et en plus la couche rouge extérieure colle désagréablement aux dents.