L'histoire d'un Joyeux Noël dans les tranchées, à trois, un peu original.
C'est vrai que parler de Noël sans faire pleurer dans les chaumières est difficile. C'est vrai que pour défendre un point de vue, il faut parfois élever le niveau des humains d'une manière un peu invraisemblable. Ce qui est fort dans ce long métrage historique, c'est d'éviter la niaiserie ou la larme facile. Parfois pas très loin, mais dans l'ensemble, à force d'anecdoctes, de situations originales, de bonnes réparties, on peut parler d'une réussite.
Le véritable tour de force, c'est d'avoir mixé plusieurs histoires réelles en les transposant en un seul lieu et une seule date. Seule manque la mise à mort d'un chat baladeur, qui eût réellement lieu, sur décision d'un général Français, chapeau bas pour votre intelligence, Mr, j'espère que vous n'avez pas eu d'enfants, histoire de ne pas disséminer ce gène précieux.
On sera moins satisfait de la mise en scène, ultra classique, juste quelques belles photos, surtout quand le réalisateur profite de la venue de Kruger. Pas de moment de bravoure ou de grands acteurs, du moins sont-ils très contraints à ne pas dépasser les limites d'une certaine idée du « documentaire » « à la Française ». Dans le cas d'un travail à l'anglo saxonne, on aurait eu le droit à un petit chef d'oeuvre plus rythmé et visuel.
La seule chose que l'on peut retenir mais que l'on savait déjà, c'est que la guerre est une « belle » connerie, et que la religion en est une autre. Vive l'art, à bas l'argent et le pouvoir, ciment des politiques guerrières du 19ème siècle.
Le plus « amusant » étant de savoir que l'armée anglaise ne faisait pas de contrôle du courrier en 1914, et qu'ainsi les photos des Noëls fraternisants arrivaient jusque dans les familles. Et surtout que les armées les moins fraternisantes furent les Françaises, au moins sur le papier officiel. Ce fut aussi le pays qui mit une véritable chappe de plomb sur ces « di-vertissements » de fin d'année.
Un film à voir en VO, surtout pas en VF.