Le pire ou le meilleur ce coup-ci ? Eh bah c’est le pire ! Eh oui, avec Spielberg c’est une chance sur deux ! Faut dire, sacré paradoxe que de voir le réalisateur de la « Liste de Schindler » adapter un roman accusé (à raison selon moi) d’allégorie antisémite. Mais qu’importe pour Spielberg qui, quand il a envie de se payer une véranda, n’hésite pas à nous pondre des daubes à deux trois coups de cuillères à pot ! Parce que bon, que nous vend ce film au final ? A bien y regarder, une sorte de lecture post-traumatique du 11 septembre vraiment pas très subtile ; une Amérique qui doute et qui s'éloigne de ses valeurs sacrées comme la famille ; un simple film catastrophe qui n'entend démontrer qu'une chose : que c'est dans l'épreuve qu'on découvre l'importance de revenir aux fondamentaux. Ainsi, plus que l'invasion, plus que les grosses machines, le film passe son temps à s'attarder sur papa-Tom s'efforçant de renouer avec son rôle de *pater familias*, protecteur de son fils rebelle et de sa gamine angoissée qui hurle tout le temps. Ah ça ! Des enfants qui ont grandi dans une famille brisée ça ne peut que donner une jeunesse fragile et désorientée ! C'est ça le vrai drame ! Du moins c'est ce que semble nous dire le duo Spielberg-Cruise. Parce qu'oui, n'oublions pas que le bon Tom est à la production et qu'il a une idée très arrêtée des valeurs qu'il entend transmettre à l'écran. Ainsi se retrouve-t-on au final avec un film statique et rétrograde dans son intrigue, se concluant d'ailleurs de la manière la plus absurde qui soit.
Dans le roman, les envahisseurs extra-terrestres, à force de vouloir se gaver de notre terre et de notre sang, finissent infectés par des microbes auxquels ils ne sont pas immunisés ce qui les amène à périr. Conclusion qu'on pourrait juger saugrenue si on ne prend pas en considération la métaphore antisémite. L'ennemi, inférieur par nature, ne pourra pas lutter bien longtemps face à la Race des seigneurs. La nature le rappellera à son rang, surtout s'il entend se repaître comme un parasite de toutes nos richesses. Spielberg, ne sachant que faire de cette fin, décide de l'expédier d'une simple voix-off, avec une phrase en mode « ainsi va la vie ! » Mais franchement : quelle blague quoi !
Tu sens vraiment à ce moment là que, de toute façon, Spielberg est déjà en roue libre, qu'il a déjà martelé son propos et qu'il avait déjà fait les quelques scènes qui, formellement, l'intéressaient... Et d'ailleurs je crois que je vais finir là-dessus. Sur le fait que, par moment, on sent l'ami Steven se faire plaisir formellement. Parce que ça, au fond, c'est ce qui peut encore sauver ce film et le faire légèrement surnager au-dessus d'un « Always », d'un « Monde perdu » ou bien encore d'un terrible « Amistad ». Oui, il y a dans ce film quelques scènes formellement chouette. Je pense notamment à la sortie des machines de terre, à la scène d'embarquement, ou bien encore à la fouille de la maison par l'espèce de grosse tentaclœil. Franchement, ces scènes m'ennuient, parce que je les aime bien, que j'aimerais un jour les revoir, mais qu'il est hors de question que je me rebouffe ce film pour les apprécier à nouveau. Or, je pense qu'en disant ça, j'ai tout dit de mon ressenti à l'égard de cette « Guerre des mondes ». Mais bon, après chacun son avis. Moi, par contre, je vous le dis franchement : c'est face à des films comme celui-là que je remercie la création des cartes d'abonnement à l'année...