Spielberg nous livre une version de la "Guerre des Mondes" adaptée à notre époque et usant des derniers effets spéciaux en cours, comme le fit Byron Haskin en 1953.
Pour l'histoire, rien à redire, elle est si proche de l'originale par H.G. Wells qu'il est ridicule de la critiquer négativement. Où alors, autant dire que Wells aurait écrit un navet, ce dont je ne me refuse le droit.
Tom Cruise, même si l'homme est ce qu'il est, est un bon acteur et là il le prouve encore. Mais franchement, je suis hérissé par le côté fataliste, "je me fous des autres" et larmoyant qui est mis en avant à travers son personnage.
Personnellement, je n'accepterai pas que des têtes de lard, extraterrestres où humaines viennent foutre le bordel dans mon secteur vital, mettant en danger mon gosse, ma femme et mon avenir, sans réagir. Et ce, qu'ils soient supérieurs techniquement où non ...
Sans sombrer dans le patriotisme béat et casse-pied des autres blockbusters du même type hollywoodien, où les américains sont toujours les plus forts et leurs héros invincibles, contrairement aux Européens, toujours inexistant, le fuyard de cette "guerre des mondes" pourrait faire preuve d'un peu plus de colère face à ces tripodes ignobles qui se permettent, en plus, de lui rafler provisoirement sa gamine.
Certes, il en fait exploser un, mais après combien d'atermoiements ...
Je ne suis pas un héros, face à de telles saloperies, j'aurais aussi évacué vite fait ma famille. Mais j'aurais embarqué un maximum d'explosifs dans le chaos ambiant et un fusil à longue portée, afin de semer sur ma piste des mines artisanales, pour casser les patounes de ces salauds durant leur progression, où bien, d'en descendre deux où trois, à plus de 1500 mètres de là, quand ils sortent de leurs blindés.
Gestes peut-être inutiles mais qui soulagent !!!
Et puis, le film a un autre défaut : la lumière perpétuellement en berne de la photographie. Si encore l'histoire ne se passait que la nuit, mais même les scènes de jour semblent monochromes et brumeuses. Pendant les guerres, il y a quand même du soleil. L'action se déroule pendant l'été indien, par dessus le marché. Il est vrai que les effets numériques passent mieux dans l'ombre, on voit moins leur côté artificiel ... Bien que Peter Jackson vienne de nous prouver le contraire avec son "Bilbon, le voyage inattendu" aux couleurs superbes.
Tout cela pour dire que le génie de Spielberg nous livre ici un film qui détonne dans la niaiserie outrancière et la prétention américaine actuelles, mais que voulant trop s'éloigner de ce genre, son personnage central en devient affligeant comme les blondes des Slashers qui ont une espérance de vie de 3 minutes en moyenne.
"La guerre des mondes" de 2005 est un film à voir, mais, j'aurais souhaité le comparer avec celui de Timothy Hines sorti la même année et cependant complétement éclipsé par les distributeurs aux ordres d'Hollywood ...