Après l'excellent, dérangé et décalé May avec l'inquiétante Angela Bettis, Lucky McKee réalise ici une sombre fable poétique mêlant histoire de fantômes, forêt mystérieuse et pensionnat de jeunes filles hanté. Outre une première partie littéralement excellente, à l'ambiance inquiétante, un montage remarquable, laissant en permanence place aux doutes et divers questionnements ainsi qu'un enchaînement de scènes parfois aliénantes et terrifiantes... la deuxième partie, elle, retombe malheureusement dans le vide en stagnant, répétant de façon incessante le même style de scènes et essayant de laisser un suspense scénaristique se dévoilant au fur et à mesure mais devenant finalement trop long à se développer, le tout de façon involontairement laborieuse. Malheureusement, l'idée de base captive et se montre intéressante pour finalement se dévoiler avec énormément de confusion et de maladresses qui met le spectateur dans un doute total... mais pas un doute spécialement voulu, plutôt un doute scénaristique qui oblige une certaine réflexion et importante remise en question de l'histoire pour tout saisir, notamment à la fin, bâclée involontairement par le réalisateur, faute de désaccords envers la production. Si l'on peut regretter que The Woods maltraite quelques peu son spectateur avec une histoire maladroite et mal exploitée (possédant pourtant une base excellente), on en peut en revanche nier aucunement la qualité esthétique du film, presque parfaite, reprenant diverses styles aux maîtres du genres comme Hitchcock lui même ou encore Dario Argento, une stylisation d'images remarquables, des scènes angoissantes avec une ambiance d'ancien temps, des décors et effets spéciaux simples mais excellents, une interprétation féminine parfaite et une bande originale de qualité. Malgré un léger gâchis scénaristique dû à une maladroite gestion de l'histoire, The Woods mérite malgré tout sa place chez les films d'horreur originaux, stylisés et inquiétants.