Dans NORTH COUNTRY, Josey Aimes voulait simplement une vie normale, mais elle va obtenir un jugement qui protège toutes les femmes au travail aux USA et ailleurs. Une fois de plus Charlize Theron est immense dans le rôle de cette femme violée, délaissée, harcelée, humiliée, insultée ("bitch", "whore"), dont la vertu est continuellement questionnée. Le monde de la mine, où elle travaille, s’est ligué contre elle, comme la moitié de la ville, à commencer par les males de sa famille, son père et son fils. Pour n’avoir aucune interférence elle joue sans fond de teint (ce qui posa quelques problèmes d’éclairage au directeur de la photo, qui abusa du jaune sans doute pour éviter des visages trop blafards en pleine journée). Choix partagé par la réalisatrice, Niki Caro, appelée à Hollywood suite au succès mondial de « The Whale Rider » (Paï) et qui choisit immédiatement Charlize Theron pour porter à l’écran cette histoire vraie, où seuls les noms (Lois Jensen) et l’année (1987) ont été changés. Intelligemment, le scénario associe des hommes à ce combat qui n’est pas sans rappeler « Norman Rae » ou « Erin Brokowitch », l’humour en moins. Avec sa direction d’acteur très précise, déjà remarquée dans « Paï », la cinéaste offre sans doute son plus beau rôle à Richard Jenkins, qui parvient à nous faire partager sa souffrance. La scène où il prend la parole devant les travailleurs syndiqués est un immense moment d’émotion et de cinéma. Le reste du casting est excellent, Frances McDormand et Sissy Spacek en tête, sans oublier Woody Harrelson, Sean Bean et Michelle Monaghan. Seul point noir, Thomas Curtis, assez transparent dans la scène de réconciliation qui ainsi paraît exagérément larmoyante. Pour n’avoir sans doute pas suffisamment travaillé script et story-board, elle n’arrive pas à gommer certaines outrances émotionnelles du scénario, affaiblissant la démonstration. Néanmoins « L’affaire Josey Aimes » est un bon film dont les 126 minutes sont captivantes de bout en bout.