Johnnie To, dont j'apprend à découvrir son cinéma depuis peu, captive son spectateur comme il le désarçonne. P.T.U, dès ses balbutiements n'échappe pas à cela !
De ce premier déploiement à la suite de cette conversation sur la perte de leur collègue, on s'imprègne de l'atmosphère, de son audace, on est imprégné par cette immersion chorégraphique remarquable, pour ne pas dire splendide. La danse des tables au restaurant, puis des coups de fil ( décisif ! ) avant son action dingue va encore appuyer sur ce constat-ci. De ses bagarres désorganisés on ne regarde que la beauté de cette image d'un cinéaste incroyable !
Ce Polar, en parfais mélange des genres emploi un tragi-comique ou l'obscurité s'allie au ridicule pour un burlesque de circonstance franchement enivrant. Mise en scène et la photographie, à ce p'tit jeu se complète. Les interrogatoires, très musclés, sont évidemment à mettre tout devant.
On apprend également à découvrir la ville, la nuit, dans ces lieux, ses recoins, selon la trajectoire des protagonistes que l'on découvre. De cette nuit à la fois habituelle et un peu différente on contemple les agissements, décisions, l'orchestration des évènements ou se confondent imprévu et conséquence. Le flip du coup de téléphone est d'ailleurs génial, un pic est à cet instant !
La musique nous raconte aussi des moments à parts entières, une grosse mention pour cette compo parfaite. Dans la veine du tragi-comique, enfin voilà, vous aurez compris ...
J'ajoute ici et maintenant que ces vingt dernières minutes sont insoutenables ! Dans ses phases de silences comme dans sa déferlante foudroyante, tel un western, un Gun Fight épique.
La joute laisse qui plus est une place au pied de nez, jubilation garantie ! Le petit rire lorsqu'enfin l'enjeu se conclue est un peu téléphoné, de surcroit encore plus cool !