Michel Lang n’est pas un grand réalisateur certes, mais il a vraiment cette capacité avec des bases assez balourdes, d’offrir des comédies fraiches, gentiment romantique, qui sont surtout de formidables tranches de vie à une certaine époque. Si A nous les garçons n’a pas la percussion de Club de rencontres, elle reste une agréable comédie vaudevillesque à l’attrayant casting.
Le film voyait d’ailleurs à voir à leurs débuts Franck Dubosc et Eric Elmosnino. Si les deux ne sont pas au centre du film, leur présence est sympathique mais sans plus, même si Elmosnino fait à mon sens une prestation plus notable et à remarquer que Dubosc qui reste une curiosité dans ce film. Le métrage s’appuie plus aisément sur des interprètes mieux rodés, et notamment Roland Giraud et surtout Henri Guybet. Comme souvent chez Lang on a aussi un casting féminin pléthorique et où se pressent les jolies femmes ou les femmes truculentes. A noter en particulier la présence d’une récurrente de Michel Lang qui reviendra dans Club de rencontre : Valérie Allain. En fait les acteurs sont très théâtraux, le film étant bien dans ce style là de pièce vaudevillesque, et les interprètes sont hauts en couleur et ont une pèche communicative.
Le scénario est un peu désordonné, et n’a pas la tenue de celui de Club de rencontre. Lang est un peu moins à l’aise pour gérer ses personnages très nombreux, ils n’ont pas tous une vraie place, et globalement le film présente moins d’attrait que prévu, semblant un peu superficiel et plus artificiel que je ne pensais. Après on retrouve les atouts des films de Lang : fraicheur, légèreté, humour gentiment grivois, dynamisme, bref, une recette qui fonctionne mais qui n’est pas toujours facile d’équilibrer.
Visuellement A nous les garçons est typiquement estampillé Lang. On retrouve vraiment l’ambiance eighties de derrière les fagots, nourrit à la fois par des décors très caractéristiques, et par une bande son soignée, ce que l’on retrouve là encore couramment chez Lang. Il utilise très souvent la bande son pour nous immerger dans ses ambiances, et c’est une franche réussite. Pour le reste la mise en scène est théâtrale, le film se présentant exactement dans ce style là avec peu d’extérieurs notamment.
Au final A nous les garçons est une comédie à la tonalité mélancolique aujourd’hui et qui a bien vieilli comme la majorité du cinéma de Michel Lang. Il a su saisir une époque et la saisir avec un amour véritable, et cela transparait dans ses œuvres, qui, si elles sont rarement ambitieuses, ont toujours le mérite d’être touchantes et revigorantes. 3.