Deadlines : les secrets du tournage

Michael Alan Lerner, ancien reporter et co-réalisateur de Deadlines : "Le film est vaguement construit à partir de mes expériences de reporter quand je couvrais le Liban pour Newsweek. L'histoire est une fiction pure, mais je me suis appuyé sur des événements réels et beaucoup des personnages sont inspirés des gens que j'ai rencontrés sur place."

Sa rencontre avec Ludi Boeken fut déterminante : "Lui et moi étions des "anciens combattants" du Liban des années 80. On a raconté nos souvenirs, on a parlé des anecdotes, des angoisses, du sérieux et du ridicule, de la douleur et de l'excitation de cette guerre qu'on a vécue sans se connaître. Et on s'est dit à quel point tout cela ressemblait à ce qui se passe dans le monde aujourd'hui, et sans doute, demain. Par conséquent, on s'est logiquement dit qu'il fallait en faire un film, et raconter tout cela à nos proches, à nos enfants, au grand public."

Pour éclairer leur film, Ludi Boeken et Michael Alan Lerner ont fait appel au meilleur spécialiste en la matière : Ivan Strasburg qui avait travaillé sur Bloody Sunday de Paul Greengrass. Egalement cameraman de documentaire, Ivan Strasburg a longtemps filmé au Liban. Il décida d'utiliser des pellicules ultra-sensibles et de filmer nuit et jour sans éclairage artificiel. De plus il préconisa de filmer toutes les scènes du film caméra à l'épaule, ce qui fut selon toute l'équipe "une expérience incroyable".

Très marquée par son rôle de reporter dans Deadlines, Anne Parillaud rend hommage à la journaliste enlevée en Irak avec son chauffeur : "Aujourd'hui l'exemple de Florence Aubenas qui a été prise en otage est avant tout celui d'une femme, d'une journaliste qui, un jour, est partie. Elle s'est dit : je vais traverser le monde, les terres ravagées et je vais ramener des images (...) des écrits, et cela va faire réfléchir tout le monde. C'est cette femme que l'on a prise en otage."

Elle ajoute : "Quelque soit son destin, elle a permis d'éveiller des consciences durant son activité et durant sa séquestration. On se doit de la célébrer."

Présenté dans plusieurs festivals français en 2004, Deadlines a reçu les prix du meilleur film européen à Avignon, du meilleur film et prix du jury à Cherbourg. Anne Parillaud a également été recompensée pour sa performance au festival international du film de Paris. A l'étranger, le film a impressionné les festivaliers, à Genève, où il a obtenu le prix spécial du Jury et à Santa Barbara, il a été sacré meilleur film international.