Quand on invente, on trouve, quand on reinvente, on cherche. Van Sant cherche le cinéma dans Last Days et il a dépassé le champ des mots pour rejoindre le champ des images, revenir au début, a la naissance. Avec ses dialogues sans mots, ses plans de la vie, de la nature, de tout ce que qui nous entourent, qu'il juxtapose avec des scenes de choses qui se décomposent, on à l'impression que le cinéaste à trouvé le cinema comme Eisenstein lorsqu'il découvrait un visage en gros plan, c'est à ce moment précis que le regard du cinema a été boulversé et que l'écran est devenu qu'un reflet de nous. Dans Last Days Van Sant fait quelque chose d'aussi révolutionaire qu'Eisenstein, il veut montrer sans expliquer, parler sans mots, entendre sans écouter, et peu a peu s'installe une veritable foi dans les images, venu de l'intérieur, de l'invisible, pour former des images harmonieuses qui révelent quelque chose de profondément humain. Le regard du cinéaste transmet, dans son extreme simplicité, tout ce qu'on ne voit pas: le silence, le vide, la fatigue, les émotions qui deviennent impossibles à exprimer. Pas de soleil, seulement les lumières de Lumière qui se versent sur des silhouettes qui attendent sans réponse et ce sentiment de vide qui nous poursuit comme si le cinéma n'etait qu'un vague souvenir et que le réalisateur essayer de se souvenir de ce que c'etait. Peut-etre aussi que le cinéma n'avait jamais existé, on l'avait pensé, revé, vu et parler mais jamais vecu. Le cinéma, disait André Bazin (cité par Jean-Luc Godard) substitue a notre regard un monde qui s'accorde a nos désirs, si Last Days n'est pas comme Le Mépris de Godard, 'l'histoire de ce monde', c'est un regard sur nous vu par ce monde,
c'est la vie, vu de l'intérieur dont le seul mystére est celui qu'on ne voit pas.