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TTNOUGAT
590 abonnés
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4,0
Publiée le 31 décembre 2011
C'est un bonheur que de découvrir un Gremillon, merci à Gaumont. On y retrouve tout le talent de ce géant français avec en plus, une atmosphère étrange, autant due à la réalisation qu'au lieu de tournage à 100% sur un paquebot en marche. Le scénario lui même est mystérieux puisque nous ne connaîtrons pas la vérité . La courte séquence presque subliminale encadrée d'une ouverture et d'une fermeture au noir étant d'après moi réservée aux spectateurs. Grémillon s'est amusé et a réussi à nous faire peur, l'atmosphère est glaçante. La sequence du bal masqué, le coté metissé de Daînah, la musique, tout concoure au depaysement. Aucun sentiment ne rode. Seuls le désir de séduire jusqu'à la folie d'une femme filmée comme frigide et les regards concupiscents des hommes occupent le terrain sentimental. Tout le reste est dans la mise en scène pour notre grand plaisir. Il faut voir comment Gremillon se sert des decors naturels du bateau,de la cale au pont supérieur pour en faire une symphonie d’images. Ce n’est pas fréquent.
Grand film condensé dont on a l'impression qu'il ne manque rien. Déshabillée, l'intrigue aux articulations d'une simplicité remarquable incorpore sans s'en alourdir la bêtise stridente des nantis, des bien-placés, symbolisés par cette scène glaçante où la bonne société est montrée avec des masques de chirurgiens du XVIIIème siècle.
Film envoûtant qui explore l'âme profondément trouble d'une femme à l'apparence superficielle.
Dainah est symboliquement métisse, symboliquement attirée par 2 hommes contrastés, l'un noir, l'autre blanc. En elle, les valeurs semblent inversées : le mal apparaît blanc et le bien, noir. Où est la réalité, où est l'illusion, entre son personnage superficiel de séductrice, l'homme pur qui fait profession de magicien, l'homme lourd qui émerge d'une réalité sous-terraine et fatale ?
Musique lancinante et fantastique qui accompagne la magie de l'illusionniste et celle du réalisateur.
Film assez particulier loin des considérations commerciales, avec comme point d'orgue le meurtre d'une jeune femme ou du moins son suicide par meurtrier interposé. L'histoire comme elle est traitée n'est pas convaincante.
Jean Grémillon dont la filmographie ramassée (17 films en trente ans de carrière) reste assez méconnue hormis ses deux réussites commerciales avec Jean Gabin ("Gueule d'amour" en 1937 et "Remorques" en 1941), est un cinéaste sous-estimé dont il convient sans cesse d'affirmer qu'il était talentueux et emprunt d'un humanisme profond dans le choix des sujets traités. "Daïnah la métisse" son quatrième long métrage (plutôt un moyen métrage) est empreint de la technique encore hésitante du parlant qui fige un peu le jeu des acteurs. Malgré ce handicap technique et un manque de moyens évident, il s'empare avec hardiesse du scénario très concis de Charles Spaak tiré d'une nouvelle de Pierre Daye. Sur un paquebot de croisière amenant la jet set parisienne dans les îles polynésiennes voyage Daïnah (Laurence Clavius), une danseuse métisse dont la sensualité torride et exaltée échauffe les esprits d'une grande partie des passagers masculins. Son mari (Habib Benglia) magicien de couleur noire présente ses tours lors des fêtes nocturnes destinées à distraire une clientèle un peu désabusée. Ne parvenant pas à raisonner son épouse, son époux inquiet décide d'exercer une discrète surveillance. Sans beaucoup d'effets, hormis un bal masqué assez déroutant et inquiétant, Grémillon parvient à rendre l'atmosphère étouffante. Le drame couve. C'est des soutes du navire qu'il va venir où rode un Charles Vanel encore dans la force de l'âge qui campe un mécanicien frustre et pervers. Sur moins d'une heure, avec des moyens dérisoires Grémillon parvient à tirer toute la sève d'un scénario minimaliste qui nous rappelle au passage que c'est parmi les gens de peu que le drame se joue. A voir comme une curiosité où déjà Grémillon affirme sa personnalité
Film envoûtant qui explore l'âme profondément trouble d'une femme à l'apparence superficielle.
Daïnah est symboliquement métisse, symboliquement attirée par 2 hommes contrastés, l'un noir, l'autre blanc. En elle, les valeurs semblent inversées : le mal apparaît blanc et le bien, noir. Où est la réalité, où est l'illusion, entre son personnage superficiel de séductrice, l'homme pur qui fait profession de magicien, l'homme lourd qui émerge d'une réalité sous-terraine et fatale ?
Musique lancinante et fantastique qui accompagne la magie de l'illusionniste et celle du réalisateur.