Le Nouveau Monde (The New Word), 2005, de Terrence Malick, avec Colin Farrell et Q’Orianka Kilcher et Christian Bale. Beau film, très esthétique, qui, chose étonnante, ne provoque pas d’émotion à la hauteur de l’enjeu historique et légendaire proposé pourtant avec talent et sincérité. C’est souvent le revers d’une recherche de perfection. Autant Les Moissons du ciel (Day is even) 1978, du même auteur m’avait émue, autant Le Nouveau Monde a fini par m’ennuyer : trop lent, long, trop lyrique, trop romantique, trop maniéré et…trop de voix off (défaut idem dans les Moissons du ciel). Ce « off » alourdit le propos et surligne bien inutilement une histoire, des personnages, que le cinéaste met suffisamment bien en scène, sans qu’il soit besoin de nous mettre les points sur les « i ». Les premiers colons anglais, des soudards ignares, débarquent au début du XVII è siècle sur la côte de l’actuelle Virginie, et s’enferment dans leur fort ridicule de James Town pour éviter tous contacts avec les locaux, des Indiens nettement plus évolués qu’eux…C’est là qu’intervient l’histoire, ou la légende, de Pocahontas, la petite princesse indienne qui va servir de trait d’union, de messager entre deux peuples que tout oppose. On assiste donc à la fois à la « naissance d’une nation », à la naissance d’une passion (les liens qui vont unir Pocahontas à son cher colon (Farell, passablement inexpressif), à une réflexion sur le colonialisme, l’irruption des religieux, qui comme sous Bush Jr., ont l’obsession de convertir, le tout avec le son et les images d’un hymne à la nature, à la vérité des êtres, leur pureté originelle opposée à leur lâcheté et cruauté existentielles. C’est beau, c’est grand, c’est too much, surtout quand Pocahontas se marie, devient maman, part à la cour d’Angleterre…