Nous voici en présence d’un grand chef-d’œuvre du cinéma, un de mes films de prédilection. L’œuvre de Terrence Malick possède avant tout des images sublimes, une photographie de grande qualité. Quelles images ! Tout en couleurs, en profondeur de champ, en cadrages parfaits. Le film donne vraiment une impression de réalisme, mêlé à ce côté poétique indéniable. C’est une œuvre authentique, pure. Immaculée de tout effet de style pompeux, de tout artifice pour impressionner le spectateur. Personnellement, je pense qu’il faut voir ce film comme un poème, c’est-à-dire en réveillant sa sensibilité et en appuyant son attention sur ce qui apparaît devant nos yeux. Au niveau technique, je commencerai par dire que le montage m’a un peu dérangé au début, mais avec du recul je considère que finalement il s’agit d’un excellent montage qui peut, certes, brusquer un peu le spectateur. Pour moi, il y a une certaine tentative de vouloir prendre l’essentiel de chaque chose, de vouloir saisir la subtilité des êtres et de la nature, sans être éparpillé ni incohérent. La nature, un élément très important dans les œuvres de Terrence Malick, qui prend le temps de la filmer. Tout comme il prend le temps de filmer ses personnages. La musique, essentiellement classique, est superbe, surtout au moment de l’ouverture. On peut également remarquer le très beau travail sur les effets sonores, que le réalisateur nous laisse écouter encore un petit moment pour le générique de fin, comme pour prolonger l’envolée lyrique dans laquelle nous avons été emmenés. Distingué et délicat, fort également, ce long-métrage ne pourra qu’enthousiasmer les spectateurs passionnés. Une évasion vers un nouveau monde, vers d’autres temps. Pour terminer, je dirai que la portée universelle de l’œuvre en fait toute sa force, et que nous sommes en face d’une merveille cinématographique, à voir sans attendre.