Tout est parti d'un dénommé Brice, qui fréquentait la même classe de terminale que Jean Dujardin et qui passait son temps à casser les gens en se prenant pour quelqu'un d'intelligent etde très spirituel. Afin d'obtenir un personnage intéressant, le comédien a décidé de "mixer" ce drôle d'individu, archivé dans un coin de sa tête, avec un surfeur. En effet, habitant à l'époque la région du Médoc, Jean Dujardin avait l'occasion de croiser des surfeurs et de les observer, "du moins ceux qui préféraient jongler ou frimer au lieu d'aller à la baille".
Pour les détails vestimentaires et stylistiques, ce dernier raconte : "Au niveau de son "staïle", la perruque blonde s'est imposée tout de suite. Pareil pour l'espèce de fausse dent au cou et le tee-shirt bien jaune et bien moulant que j'ai acheté dans un magasin de fringues de filles. Un copain des beaux-arts a eu l'idée d'y inscrire le prénom avec la typo de Nike, ce qui faisait extrêmement prétentieux."Ainsi est né en 1995 Brice de Nice, qui est très vite devenu le personnage phare des premiersspectacles de Jean Dujardin.
Alors que la mode au cinéma est au trentenaire lambda rongé par les problèmes existentiels, Jean Dujardin avait envie de créer un rôle de composition, un type original et souriant. Il a alors réuni ses divers sketchs et s'est adjoint les services de son amie scénariste Karine Angeli, qui écrivait pour Un gars, une fille, la série à succès qui a popularisé Jean Dujardin. "Avoir un point de vue féminin sur le sujet m'intéressait", ajoute ce dernier.
Pour la séquence de la Yellow party, James Huth s'est librement inspiré de The Party de Blake Edwards. Au sujet du réalisateur, Jean Dujardin déclare : "Il aime décaler ce qui est déjà décalé. Il va parfois très loin, mais il se goure rarement. Avec James, on a aussi voulu semer plein de petits gags très furtifs. Comme la scène où un petit vieux se plaint d'avoir mal au dos et Brice arrive pour s'asseoir et lui prend sa chaise : le petit vieux se casse alors la figure. On ne fera qu'entendre sa chute, mais on ne la verra pas. Je raffole de ce genre de gags."
Avant le tournage, Jean Dujardin a suivi une préparation physique avec un coach durant cinq mois, à raison de six heures par semaine. Il a d'abord fait de l'assèchement et a ensuite travaillé les poids, en surveillant son alimentation et en prenant un peu de protéines.
La première rencontre entre Jean Dujardin et Clovis Cornillac eut lieu en mars 2004, lors de la manifestation "Printemps du cinéma”, dont les deux comédiens étaient les parrains. Clovis Cornillac se souvient : "On ne se connaissait pas, mais le courant est tout de suite passé entre nous. On a bu quelques verres ensemble et je lui ai demandé quels étaient ses projets. Il m'a alors parlé de ce pseudo surfeur de Brice. L'idée m'a fait hurler rire et je lui ai dit : “Il te manque un personnage ? Ne cherche plus, tu l'as devant toi”. Jean s'est bien sûr montré extrêmement surpris. Pourtant, de mon côté, je savais, grâce à la manière dont s'est déroulée notre rencontre, que je faisais le bon choix." Le lendemain, la lecture du scénario n'a fait que confirmer la première impression de Clovis Cornillac.
La bande-son de Bruno Coulais mélange divers styles musicaux comme le rock, la bossa ou le funk, notamment pour la chanson phare du film, Le Casse de Brice, interprétée par Jean Dujardin. A propos de ce compositeur qui a également signé la musique des Choristes, James Huth déclare : "Bruno Coulais est un magicien de l'impalpable. Il exprime, en le magnifiant, un univers que vous ne pouvez décrire. Quelle chance de pouvoir profiter de son talent !"
Le scénario de Brice de Nice mentionnait l’existence d’une scène de raz-de-marée. Mais avec le gigantesque tsunami survenu en décembre 2004, Jean Dujardin et le cinéaste James Huth préférèrent supprimer cette séquence lors du tournage.
Plus de dix ans après Brice de Nice, Jean Dujardin reprend les traits du surfeur toujours sous la direction de James Huth dans Brice 3. Où est passé le 2 ? Il n'y en a pas parce que - comme l'annonce Jean Dujardin - : "Brice l'a cassé ! Il fait ce qu'il veut, c'est Brice !"
Brice de Nice a été particulièrement lucratif lors de sa sortie dans les salles françaises puisque la comédie a rassemblé environ 4.5 millions de spectateurs pour un budget de 5 340 000 euros. Le long métrage de James Huth est d'ailleurs à ce jour le deuxième plus gros succès de Jean Dujardin en France, devant The Artist et Le Loup de Wall Street mais derrière Les Petits mouchoirs et ses plus de 5.3 millions d'entrées.