Dean Martin retrouve Henry Hathaway, qui l'avait déjà fait tourner dans Les Quatre fils de Katie Elder (1965).
Dean Martin et Robert Mitchum sont les deux têtes d'affiche de Cinq cartes à abattre. La même année 1968, Dean Martin, qui chante la ballade du générique, est apparu dans un autre western Bandolero !. Le rôle peu banal de Robert Mitchum en tant que prêtre cachant un revolver dans une bible, est très similaire à celui de La Nuit du chasseur. C'est le second et dernier film qu'il tourne avec Henry Hathaway après La Sorcière blanche; un an plus tôt il avait incarné un ivrogne dans El Dorado, rôle semblable à celui de Dean Martin dans Rio Bravo, réalisé par le même cinéaste dix ans plus tôt.
Henry Hathaway s'est acheminé vers la retraite avec une série de westerns traités sur le mode mineur, mais où ses anciennes préoccupations prennent l'aspect de ballade comme Cinq cartes à abattre, et Quand siffle la derniere balle. On retrouve dans ces films un certain lyrisme des paysages et un goût pour les plans plutôt que pour les scènes.
Avec Cinq cartes à abattre, Henry Hathaway signe un western qui s'éloigne des figures imposées du genre. L'univers est ici plus proche du film policier que du western.
Comme c'est souvent le cas dans les films d'Henry Hathaway (Niagara, Le Plus Grand Cirque du monde), les rôles féminins ne sont pas oubliés dans un univers très machiste à l'image de Inger Stevens propriétaire d'un salon à barbe bien particulier.
Si le thème de la vengeance est au coeur de l'action, la manière de l'exploiter est novatrice. Le spectateur assiste à une sorte de "polar", les joueurs d'une partie de poker ayant mal tourné, sont un à un mystérieusement assassinés.
L'actrice Inger Stevens devait tourner là un de ses derniers films, elle se suicide en 1970, à 36 ans, à l'aide de barbituriques. elle tourne dans 13 films de 1957 à 1969.
Cinq cartes à abattre est une oeuvre à l'atmosphère sombre et oppressante, les meurtres ou la découverte des corps étant d'ailleurs graphiquement osés pour l'époque. En fait, Henry Hathaway se rapproche ici du western européen, alors très en vogue à l'époque.
Le tournage de Cinq cartes à abattre, est entièrement réalisé dans une ville-studio, proche de Durango au Mexique.