Probablement le mieux fait des trois, mais également le plus mal écrit et le plus ennuyant, alors qu'il est paradoxalement le plus long et le plus cher. En effet, Sam Raimi, toujours fidèle au personnage de l'homme araignée, nous offre un film plutôt divertissant et pavé de bonnes intentions, mais plombé par le trop plein d'antagonistes qui donne lieu à une multitude de sous-intrigues pas forcément pertinentes ni très cohérentes, aux airs parfois nanardesques.
Il y a quand même du bon. Tout d'abord, les combats sont toujours aussi soignés, dans la lignée de Spiderman 2 qui offrait des scènes réjouissantes. La réalisation est vraiment fluide et inventive, à l'opposé de ce qui se fait (malheureusement) dans les blockbusters actuels. On notera également de bons effets spéciaux, un cran au-dessus de ce qu'on trouve dans les précédents volets (mention spéciale au 1), que ce soit sur Venom, Sandman ou même sur les scènes de voltige de Spiderman. Et c'est malheureusement tout, car si le film est bon sur la forme, le fond, lui, est assez catastrophique. Déjà, il est bien trop long : il met plus d'une heure à vraiment démarrer, lorsque Peter se fait contaminer par le symbiote. C'est assez problématique sur un film de 2h10, et c'est assez représentatif du problème global du long-métrage : le manque de structure. En effet, on nous introduit vite le contexte avec Sandman et Harry, puis plus rien jusqu'à Venom qui apparait après plus d'une heure. On passe donc d'une intrigue à l'autre, d'une scène à l'autre, sans qu'il n'y ait de fil conducteur. D'autant qu'une (trop) grosse partie du film est consacrée aux relations de Peter avec la gente féminine, ce qui donne lieu à une multitude scènes déjà vues avec MJ, personnage insupportable au possible, mais également avec Gwen Stacy, bimbo populaire assez inutile, si ce n'est qu'elle vient perturber la relation de Peter avec sa petite amie. L'écriture est également très bizarre lorsqu'on en vient à Peter. Tout d'abord,
pourquoi diable embrasse-t-il Gwen Stacy ? Il n'est pas encore contaminé par le symbiote, ce passage n'a donc aucun sens
. Ensuite, je comprends l'idée de le rendre plus sombre avec le symbiote, mais le transformer en emo et en prédateur sexuel, tout ça en 30 minutes ? Ca me semble un peu téléphoné. Consacrer tout un film là-dessus m'aurait paru plus pertinent que ce traitement très caricatural et superficiel. Le développement d'Harry est assez grossier lui aussi, que ce soit dans sa relation avec Peter, mais aussi lorsqu'il devient le nouveau bouffon vert, qui est pour moi assez ridicule. Son utilité est assez discutable, si ce n'est dans le combat final avec Harry, qui donne d'ailleurs lieu à une bonne alchimie à l'écran. Enfin, au niveau des antagonistes, il y a à prendre et à laisser. Sandman est bien introduit, et bénéficie d'une humanisation bienvenue, mais Venom est trop expédié et pas à la hauteur d'une entité qui a pourtant une place importante dans l'univers de l'homme-araignée. Reste un look assez stylé et quelques scènes sympas.
En résumé, Spiderman 3 est un film qui n'a pas volé sa réputation de vilain petit canard de la trilogie. Trop long, tantôt épique et tantôt ridicule, le tout forme un hybride assez déplaisant à regarder, qui se présente plus comme une succession de scènes intéressantes prises à part mais qui ne marchent pas ensemble, même si le spectacle est à la hauteur.