Après un excellent deuxième opus, la planète était en ébullition quant aux méchants qui seraient présents dans le futur Spider-Man 3. Ainsi, quand Venom fut annoncé, tout le monde était excité comme des puces à l'idée de le voir sur grand écran. L'attente fut énorme, les moyens mis en place gigantesques (plus de 250M de dollars de budget). Pourtant, malgré une mise en scène toujours maîtrisée, ce troisième et ultime film de la trilogie s'avère inférieur aux deux premiers opus. Pourquoi? La faute a un scénario bien trop dense et une intrigue qui part dans toutes les directions sans perdre une seconde. Pauvre fan qui t'attendait à voir le costume noir, sache qu'il n'apparaît que dans 2 voire 3 scènes si on compte large (je ne blague pas, Spidey ne s'en sert quasiment pas). Du coup, comment rendre la chute du héros vers une noirceur digne du comic? Eh bien en montrant celui-ci faire le con et danser dans la rue, se coiffer avec une mèche trop dark ou encore draguer une Gwen Stacy qui en plus d'être un peu hors sujet ne sert pas à grand chose (le personnage n'a en réalité rien à voir avec l'original). Pas très subtil tout ça, je veux bien qu'on ai un certain second degré, mais dans une histoire qui se voulait très sombre c'est inapproprié. La film précédent était pour le coup bien plus intéressant et finalement plus sombre. Idem pour l'homme sable, personnage le plus fascinant du lot qui cherche juste à aider sa fille en volant de l'argent. D'ailleurs, la seule scène (!!!) où on la voit elle et sa mère était vraiment réussie et on espère la revoir pour développer ce "vilain". Mais malheureusement, c'est présenté comme une sous intrigue alors que Raimi voulait en faire sa toile de fond (excusez le jeu de mot foireux). Dommage, Thomas Haiden Church est bon mais trop rare à l'écran, son absence ne le rend ni inquiétant ni émouvant (en dehors de la scène de sa création, pour le coup vraiment belle). Et c'est pareil pour toutes les intrigues, ça n'en finit pas. Le film est très très riche, trop. Tellement que ça en devient un fourre-tout d'idées non-exploitées ou d'intrigues bâclées (Venom apparaît un quart d'heure...avant de mourir. Frustration intense). Sam Raimi ne voulait pas de Venom et bien que j'aime bien son cameo (oui, je crois qu'on peut parler de ça, c'est limite si Loki était pas mieux exploité dans Avengers, c'est dire) les producteurs auraient dû le laisser faire et pas mettre leur saloperie de grain de sel partout. C'est donc avec une immense frustration qu'on quitte finalement l'araignée après avoir, certes passé un bon moment où le temps passe vite. Le hic, c'est que ce moment non content d'être bon aurait dû rester inoubliable. Vous remarquerez que je n'ai pas parlé du bouffon vert fils. Là aussi, c'est sympa mais bien trop rapide. Il essaye de se venger vite fait et c'est tout, il revient vite vers le camp des gentils... Avant de redevenir méchant... Puis gentil...(un bordel sans nom). La fin de Spider-Man 2 laissait quand même imaginer quelque chose de bien plus consistant. L'ambiance change radicalement et je ne retrouve pas le charme d'antan, c'est un peu plus lisse, plus frénétique et moins posé. Ce film est en réalité un condensé de deux films d'au moins 2 heures en un seul de 2 heures 10. Alors forcément, ça charcute à tel point qu'il est difficile de s'y retrouver. Le mieux aurait été de faire un film entier sur le symbiote et Venom pour prendre le temps de développer tranquillement Eddie Brock et son alter ego car ici, toute cette intrigue de plus de 40 numéros de comics est traitée en à peine trois quarts d'heure. C'est court, extrêmement court; extrêmement court... En parallèle, un autre film sur le bouffon et l'homme sable aurait été également bien mieux. Malheureusement, plutôt que de choisir l'un ou l'autre, on a choisi les deux... Du coup, c'est la foire aux incohérences et intrigues qui disparaissent pendant trop longtemps, quand elles ne sont pas carrément abandonnées. Après ce n'est pas non plus mauvais, la mise en scène et les acteurs sont toujours bons et la musique toujours prenante et ce malgré le remplacement de Danny Elfman par Christopher Young (le meilleur thème étant celui du symbiote, assez inquiétant). Le film propose aussi quelques beaux moments de pure action globalement réussie (même si Spidey est bizarrement plutôt absent) mais cependant pas plus hallucinante que ceux de Spider-Man 2 à mon sens. Dans l'ensemble, ça reste sympa et au dessus de la moyenne et surtout très divertissant. J'ai vraiment passé un très bon moment et le temps a filé vite. Mais Spider-Man 3 reste à mes yeux une déception car en dépit de ses qualités qui en font un produit correct, ce n'est pas le film gigantesque qu'on attendait tous. Un beau gâchis... Saletés de producteurs qui enferment la créativité des réalisateurs, je vous hait!