Avec son budget record d’alors (258 millions de dollars en 2008), et la présence renouvelée de Sam Raimi à la réalisation, Spider-Man 3 ne pouvait qu’augurer de bonnes choses ; malheureusement on tombe quelque peu des nues devant ce film concluant finalement une trilogie inégale, bon nombre de points nous laissant dubitatif, désappointé. Pourtant, l’idée de voir l’Homme-Araignée affrontant l’emblématique Venom (mon méchant favoris étant gosse) avait tout pour enthousiasmer sans compter ; seulement voilà : l’Homme-Sable est aussi de la partie, ainsi qu’un néo-Bouffon Vert (en la présence d’Harry Osborn). Il en résulte ainsi un sentiment de trop-plein, sans compter que le tant attendu Venom, en plus de sortir de nulle part, ne possède à aucun moment d’un quelconque approfondissement à la hauteur du personnage (et l’on comprend mieux après-coup de sa place forcée dans le récit, Sam Raimi ayant dû céder à la pression des fans+producteur) ; il en découle même que c’est l’Homme-Sable/Marko Flint qui crée finalement la surprise, le protagoniste attachant et terriblement humain s’attirant notre attention. Un Venom décevant en somme, et ce n’est pas son partenaire Eddie Brock qui changera la donne, tandis que le plus navrant nous attend avec Peter Parker ; celui-ci, autrefois plaisant car faillible et ordinaire, montre une nouvelle facette de sa personnalité dans ce film. Sa popularité sans équivalente lui montant à la tête, couplée à l’influence du symbiote de Venom sur son costume, le rendent incontestablement détestable ; cela aurait pu convenir, si seulement le traitement de ce nouveau Peter ne l’avait pas rendu ridicule au possible. Pour le reste, si l’on excepte le côté dispensable du néo-Bouffon Vert (dans un premier temps tout du moins), Harry Osborn fait mine de sauver la mise, sans oublier une MJ toujours excellente ; côté interprétation rien n’est à déplorer, si ce n’est la prestation énervante de Tobey Maguire. Enfin, si le fond n’est clairement pas à la hauteur de nos espérances, la forme elle est dantesque : les conceptions visuelles de l’Homme-Sable et de Venom sont sublimes, tandis que Christopher Young (succédant à Danny Elfman) ne manque pas le coche avec une BO encore une fois épique (et l’on adore le thème autour de Marco Flint). En résumé la trilogie de Sam Raimi se conclut non sans difficultés avec ce troisième opus, mais non sans cohérence ; cette saga autour de Spider-Man, bien qu’inégale dans son ensemble, n’en reste donc pas moins un formidable divertissement.