Troisième et dernier volet des aventures de Spider-Man amorcé par Sam Raimi en 2002, Spider-Man 3 est à sa sortie l'un des films ayant coûté le plus cher de l'histoire du cinéma avec un budget de 258 millions de dollars. Peter Parker est confronté à la brutale mutation de son costume en noir laissant ressortir son côté sombre et vengeur. Il va être contraint de choisir entre ses deux personnalités, Spider-Man va devoir faire face à trois nouveaux méchants : L'homme-Sable (Sandman), Venom et le Bouffon Vert Jr. Ce Spider-Man 3 est le volet le plus sombre de la trilogie. Dans le premier opus nous découvrons comment le personnage découvre et gère ses pouvoirs en ayant conscience des nombreuses responsabilités qu'ils lui sont réservés, dans le deuxième il est plutôt question de faire un choix entre sa vie de super-héros ou celle d'un étudiant cherchant à vivre librement, dans le troisième il s'agit de la période sombre du héros en quête de bien ou de mal. Sam Raimi a particulièrement bien exploité ces morales dans chaque film (hormis ce dernier), de façon à ce que le public s'attache à son héros. Bien que Spider-Man 3 arrive à conclure incroyablement bien cette fabuleuse trilogie, qui en l'espace de trois films à réussit à s'inscrire comme la meilleure adaptation d'un super-héros sur grand écran, il comporte quand même quelques défauts. Alors oui tout le monde vous le dira, trois nouveaux super-méchants, ça risque d'envoyer du lourd au niveau des combats ! Et il faut reconnaître que de ce côté-là, ce troisième volet des aventures de Spidey n'a vraiment rien à craindre ! Effectivement sur le plan visuel, tout est irréprochable, les effets spéciaux sont à couper le souffle, les combats entre les différents personnages sont vraiment bien orchestrés et les ralentis purement jouissifs ! Mais là où Sam Raimi se trompe c'est dans l'évolution et l'intégration de certains personnages et des libertés scénaristiques qui sont prises. À la fin de Spider-Man 2, nous restions clairement en pleine extase devant la découverte d'Harry Osborn et de l'intrigue qui allait lui être présenté pour ce troisième film. Ici on a l'impression que c'est bâclé, son personnage est rapidement mis K.O en à peine 30 minutes du film, laissant un prétexte par la suite pour ralentir un peu l'évolution de cette intrigue. Bien que l'Homme-Sable est un rôle important et touchant, son personnage en est presque devenu un figurant, il a une certaine présence au début et à la fin, mais en plein milieu nous avons encore l'impression que son personnage est expédié pour laisser place à un suivant. Mais ce qui dérange le plus, c'est bien évidemment Venom ! Je n'ai rien contre le personnage d'Eddie Brock qui est correctement interprété par le comédien Topher Grace (That '70s Show, Rendez-vous avec une star), mais c'est la modélisation du "monstre" en lui-même ! Ce dernier n'est pas aussi grand et musclé que dans le support d'origine et on ne voit pas sa langue habituellement pendante, même sa personnalité n'est pas respectée. Venom est plus un clone sombre de Spider-Man que le gros monstre que nous connaissons tous, sa présence n'est d'ailleurs pas très longue si nous tenons compte de la durée du film. L'intrigue sur le symbiote qui prend le dessus sur Peter est bâclée elle aussi ! James Franco est de loin le plus talentueux et c'est son personnage qui est le plus intéressant. À défaut d'être décevant à travers toutes ces accumulations de bêtises, Spider-Man 3 est tout à fait pardonnable, grâce à son débordement d'émotions qui vous submergera à la toute fin, et de son lien qui le relie à un moment clé du premier film. Tout ça pour vous dire que vous avez toujours le choix. Merci à Sam Raimi pour cette bluffante franchise !