On est reparti pour la critique de Spider-Man ! Après un premier volet vraiment cool et un second époustouflant, place au troisième qui promettait beaucoup. Gros Budget, 258 millions de $, 3 vilains (Harry Osborn en Bouffon-Vert, l'Homme - Sable et Venom), Gwen Stacy et Peter Parker dans le coté obscur de la force. Résultat ? Succès publique et critique mais en contre partie, le film est considéré par les fans comme étant la suite de trop et par le réalisateur comme un volet moins bon que le précédent. Il est temps de rétablir certaines vérités et de réhabilité quelque peu ce film car, non ce n'est pas une suite de trop mais un super final et oui, il est moins bon que le prédécesseur; et vu le contexte où le film est sorti, c'était prévisible.
Au niveau de la réalisation, c'est du tout bon comme les prédécesseur mais moins épique. En effet, on ne peut pas refaire 2 fois la scène du train ! Même chez les très bons réalisateurs ! La scène du train est comme les 3/4 du film du Mad Max : Fury Road de George Miller, impossible à refaire. Cela dit, il y a quand même des plans qui marquent, comme la transformation de Flint Marko en l'Homme - Sable, la naissance du Spider- Man du coté obscur et celui de Venom. Des scènes qui jouent sur l'horreur que l'action et aussi sur le drame.Bien sûr cela reste grandiose et spectaculaire. Mais ce qui marque ce sont les personnages. Et c'est là que se trouve le gros du problème.
En ce qui concerne les principaux, pas vraiment de problèmes...jusqu'à un certains point. Pour Peter Parker/Spiderman, il est dans la grande continuité du film précédent. Tout lui sourit mais il va de nouveaux avoir de l'ombre au tableau. Tout d'abord, de la part de son meilleur ami Harry qui connaît son identité secrète et de Mary-Jane qui croit qu'il la néglige. Ce qui n'est pas totalement faux et rajouté à ça son costume d'origine extraterrestre, tout va s'enchaîner un peu vite, surtout à cause de l'existence de Flint Marco, qui semble être responsable de la mort de son oncle. Le film est bien axé afin d'exploité sa part d'ombre que le costume va révéler. Il cherchera à se venger de son oncle et du rejet de Mary Jane contre Harry. Cela le rendra méconnaissable , il lui fera faire des actes assez odieux et il devra remonter la pente. Ce qui a beaucoup décontenancé le public est sa dernière scène avec L'Homme-Sable.
En effet, il a pardonné l'Homme - Sable d'avoir tué accidentellement son oncle
C'est assez déroutant mais ... ça a du sens. De manière symbolique, il a accepté le fait que la mort de son oncle était accidentel et non intentionnel. Cela ne veut pas dire qu'il laissera plus tard l'Homme-Sable s'échapper, loin de là, mais maintenant il est libéré du poids de la vengeance que le costume a fait resurgir. Ce qui m'a plus déplu c'est la précédente scène où il a réussi à actionner l'aile volante pour trouver la bombe du Bouffon Vert.
Mary-Jane Watson (Kirsten Dunst) est comme le précédent film. Mais là, c'est plus le coté innocente victime qui est mis à profit. Elle se trouve dans une situation inverse où rien ne marche pour elle alors que pour Peter tout semble aller pour le mieux. A cause de son enfance elle éprouvera de la jalousie au sujet du succès de Peter et du faite que ce dernier peu à peu se détache. Sam Raimi a reformé le triangle amoureux du premier volet... en encore plus hard, puisque cette fois elle tombera sous l'influence de Harry. Le problème est qu'elle n'a jamais explicitement reconnu ses torts, même si la dernière scène est riche en symbolisme.
Harry Osborn (James Franco) est dans la continuité du film précédent, plein de ressentiment envers Peter et décide d'endosser le rôle de son père qui l'apparaît dans sa tête. Après une chute qui lui a fait perdre la mémoire à court terme, il va brutalement se souvenir et reprendre sa croisade de manière insidieuse, mais cela lui sera préjudiciable. Ce qui m'a déçu est le fait que son majordome lui dévoile la vérité si tardivement. Cela lui aurait épargné bien des déboire
Et a fait que la dernière scène où il se rallie à Spider-Man est forcée au final.
Parmi les nouveaux venus, il est clair que l'Homme Sable / Flint Marco (Thomas Haden Church) et Eddie Brock Jr / Venom (Topher Grace) sont les plus exploités. Flint Marco est cette fois l'archétype du petit truand auquel il arrive plein de problèmes alors qu'au fond il veut sauver sa fille mourante. Mais un accident va le transformer au monstrueux Homme-Sable. Cette fois on a enfin un méchant capable de donner du fil à retorde à Spider-Man. Bon ok, le Bouffon Vert et Octopus était menaçant mais pas invincible. Là on a un ennemi avec un vrai sens de la menace et insaisissable (voir monstrueux), mais tout de même assez tragique. Eddie Brock se pose ici comme rival de Peter dans le travail. Mais c'est l'archétype même de l'ambitieux. Inconsciemment Peter va lui faire la misère comme pas possible (professionnel et sentimental) et désirera trouver un moyen de le nuire, qui se concrétisera grâce au symbiote qui donnera la plupart de ses pouvoirs. Pas mal ont reproché le faite que Venom soit si peu exploité. Et ils n'avaient pas tord dans le fond. Seulement il y a 2 choses qu'il faut savoir.
D'une part, le film a comme thème la vengeance et le but affiché ici est de savoir comment chacun est gère la vengeance. Le symbiote est en quelque sorte utilisé comme le révélateur de la part obscure de chaque personne qui le possède et c'est ça qu'il a exploité. D'autres part, Sam Raimi n'est pas fan du personnage et il voulait traité que de l'Homme -Sable. Venom est un personnage imposé par la production et on sent que son exploitation est forcée (même si au fond moi aussi je voulais du bon Vénom).
Ah ! Et pour ceux qui se posent la question du pourquoi du comment de la mort de Venom, il faut reconnaître que son lien avec Eddie Brock était bien plus fort qu'avec Peter et que Eddie voulait retrouver la soif de pouvoir qu'il possédait.
Mes autres personnages des précédents volets sont exploités comme dans le précédent film, donc pas de nouveauté à ce niveau là, tout comme Tante May qui est toujours de bons conseils. Ils sont marrants mais bons. Le docteur Connors (Dylan Baker) a un peu plus de présence mais bon.
Et on va parler du cas de Stacy. Gwen et Georges manquent cruellement de développement. Et donc inutile de dire que la Gwen Stacy d'Amazing est mieux que Gwen Stacy de Spiderman 3. Interprétée par Bryce Dallas Howards (oui la Bryce Dallas Howard du Village, Terminator Renaissance, la jeune fille de l'eau et...Jurrassik World et Twilight : Hésitation) , Gwen Stacy est la rivale de Mary Jane sans vraie personnalité (à part d'être souriante, blonde et s'excusée quand Peter sert d'elle,...ouais). Georges Stacy (James Cromwell ), n'est pas mieux. Il n’apparaît que dans quelques scénettes tout au plus. Et c'est là que ça coince. Le développement des personnages est vraiment mal équilibré par rapport aux autres volets où ils étaient tous bien exploités.
Oui l'histoire est sympathique malgré tout. Sam Raimi exploite une autre facette du mythe du héro. Le premier film était axé sur l'apprentissage de son don, et comment il allait gérer son identité secrète, et le deuxième est axé sur la manière dont il allait gérer sa double vie. Celui-là lui fait confronter à sa part d'ombre, d'une part à cause de ses choix, d'autres part à cause des secrets révélés. Tout n'est affaire de choix (ce n'est pas moi qui le dit c'est le film). Cela est intéressant notamment par rapport à Peter, mais pas part rapport aux personnages secondaires.
Pour Harry Osborn, tout aurait pu bien se passer si son majordome avait dévoilé la vérité plus tôt. Pour Mary Jane Watson, même si l'histoire d'amour est moins chiante, le faite qu'elle s'en tire sans une excuse est assez léger (malgré sa dernière scène).
Et puis il y a le reste comme le fait que les menaces s'articulent selon un plan bien établi.
Commencement, le nouveau bouffon; ensuite une bonne partie l'Homme - Sable et à la fin tout le monde + Venom. Bon j'exagère un peu il y a bien la partie où la mémoire d'Harry revient.
L'histoire est alors plus planifier, voir trop. Ce qui était bien dans les autres histoires est le degré s'imprévisibilité des menaces. Là ils ont le voient trop venir. On comprend que cette fois Sam Raimi a reconnu que le film ne fonctionnait pas comme les autres car pour une fois, c'est lui qui a scénarisé avec son frère Ivan. La production a peut être fait pression pour inclure Venom mais au final, c'est lui qui a écrit l'histoire et est responsable. Cela dit, l'histoire reste toujours de bonne facture globalement.
Si à l'origine, ce film était un 3e volet qui annonçait une suite, il a été tourné comme un bon final. Il est certes inférieur aux précédents volet, mais ce n'est ni du X-Men 3, ni du Dark Knight Rises. Il s'agit d'un final plus que satisfaisant pour une franchise qui était incroyable. Le 4e volet devait avoir le Lézard comme antagoniste et la Chatte Noire comme nouveau personnage, mais les tensions entre Sony et Sam Raimi, n'ont pas aidé et ont fait rebooté le film 5 ans après. Donc est-il meilleur que les Amazing. Je dirais mille fois oui. En effet, peu importe la qualité d'Amazing, cette saga n'a pas eu de réels fausses notes et Amazing est une nouvelle saga qui n'était là que pour de raisons autres que la raison d'être des remakes à savoir :
- soit donner un coup de jeune à une franchise vieillissante (alors que la franchise n'a pas vieilli en 10 ans
- soit corriger les imperfections de la franchise qui s'est mal fini (alors que le premier volet d'Amazing est paradoxalement moins réussi
Bien sûr il y a bien Gwen Stacy / Emma Stone et le Bouffon Vert du 2 qui est moins kitsh, mais...Amazing n'a pas proposé de nouvel angle qu'on ne connaît déjà, à l'inverse de X-Men first Class, Man of Steel et Batman Begins (bien sûr il y a bien l'histoire des parents de Peter...mais ce n'est qu'un prétexte au final).
Donc bref, une fanchise que je recommande à tous et en attendant, Spider-Man aura...un reboot en 2017 ? Et oui encore. Même si si c'est Marvel Studio qui produit ce reboot...je ne suis pas sûr du résultat mais ça reste à voir (déjà prendre un vilain comme Kraven le chasseur peut aussi bien auguré du meilleur comme du pire).