Deux hommes d’affaires vont passer une semaine de détente dans un parc d’attractions d’un nouveau genre : il recrée des villes d’époques (mondes romain, médiéval, et Far West), peuplées de robots en costumes ressemblant parfaitement à l’homme. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’un robot-cow-boy devienne incontrôlable, et tous les autres robots avec lui…
Le scénario ne vous dit rien ? Remplacez les robots par des dinosaures, et vous obtiendrez, à peu de choses près "Jurassic Park". Pas étonnant : c’est la même personne qui est à l’origine des deux films. C’est en effet Michael Crichton, auteur du captivant roman qui inspiré la fameuse saga « dinosauresque », qui dirige ici ce film de robots. Son premier film ne confirme malheureusement pas tout-à-fait le talent qu’il déploiera par la suite dans sa littérature. Crichton peine en effet à trouver le ton qui aurait été le mieux adapté à son récit. Sans doute à cause d’un scénario trop peu explicatif (on n’a aucune explication de la soudaine folie des robots), le film ne décolle jamais vraiment, se résumant d’abord à la découverte de ce nouveau type de distraction grandeur nature, puis ensuite à une poursuite quasi-muette entre le robot tueur et le héros, poursuite qui se suit tout de même avec un réel intérêt. Il aurait néanmoins fallu un rythme moins lent et une tension plus forte pour que le spectateur s'implique vraiment dans l'action (Michael Crichton, se rattrapera dans son écriture : qu’on lise ses impressionnants et angoissants romans La proie ou Sphère, par exemple). Un tel postulat de départ aurait mérité d’être plus développé. Il donne tout de même lieu à une certaine réflexion, assez discrète, mais bien distillée dans tout le film, sur cette nouvelle réalité plus vraie que nature, et sur le rapport de l’homme à la machine. L’homme semble en effet bien prompt à oublier qu’il n’a affaire qu’à des robots, allant jusqu’à entretenir des relations sexuelles avec des prostituées-robots… On en regrette d’autant plus que le film, qui ne dure qu’1h25, n’ai pas été allongé d’une bonne vingtaine de minute, afin d’étoffer le scénario, et de donner au récit l’ampleur et le souffle qui lui manquent. En tous cas, on est en droit d'espérer que le thème du film soit davantage développé dans "Westworld" de J.J. Abrams et Jonathan Nolan, une des séries (HBO) les plus prometteuses de 2016, qu'on attend déjà avec impatience...