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Roub E.
983 abonnés
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2,5
Publiée le 27 avril 2019
Un film qu’il faut forcément remettre dans son contexte. Sûrement très subversif à l’époque Sex Shop est aujourd’hui amusant (par moment) surtout grâce aux apparitions de Jean Pierre Marielle en dentiste érotomane et rénovateur de vieille maison et de Claude Pieplu en militaire libertin. Si le film semble très libre, sa morale est finalement très sage ce qui gâte un peu le film, qui n’est pas ce que Claude Berri a fait de mieux.
En vogue à l'époque de la "libération" des mœurs, cette comédie satirique, écrite, jouée et mise en scène par Claude Berri en 1972, a bien mal vieillie. Malgré quelques situations caustiques ou rares gags bien venus, le scénario pseudo érotique est plutot passé de mode. Reste comme satisfaction la bonne prestation du "couple" formé par Nathalie Delon et Jean-Pierre Marielle et le plaisir de revoir Jean Tissier et Claude Piéplu.
Claude Berri aborde le changement de mœurs avec la démocratisation du sexe dans la vie du français moyen. Ce qui donne quelques situations quelque peu incongrues mais celle-ci ont tout de même perdues leurs attraits comique. Les années sont passées par là.
« Sex shop » peut s’analyser à deux niveaux. Le premier est une satyre décomplexée (et qui se voulait décomplexante) de la sexualité débridée de la décennie 70. Echangisme, triolisme, sado maso, etc… De ce point de vue, grâce à un casting de jolies filles nues à la plastique avantageuse et Juliet Berto, archi mignonne, le film fonctionne plutôt bien. Malheureusement, comme le prouvera le cinéma pornographique du milieu des années soixante dix, l’impossibilité psychologique d’assumer les déviations (même présentes chez le plus grand nombre), pousse le cinéma français à l’humour qui se pense subversif (Brigitte Lahaie le pense encore de nos jours). Et là, ça se gâte profondément, même si Claude Piéplu en capitaine libidineux arrive à sauver en partie la croisière finale. A la place de subversion qu’il pense représenter, le film étale une fois de plus le symptôme de la dégénérescence petite bourgeoise. Dans cet exercice, le cinéma italien, à commencer par Bolognini ou Bras, en évitant l’humour facile, est autrement plus dérangeant. Sans parler du cinéma suédois qui joue carrément dans une autre division… Et pourtant Claude Berri amène son personnage à s’interroger sur la sexualité du couple dans ce monde où tout se vend, sauf l’estime (mais seulement en filigrane). Celle de soi s’en va petit à petit. A la fois sympathique, émoustillant, agaçant et raté. Super musique de Gainsbourg.