Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Hotinhere
569 abonnés
4 993 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 16 décembre 2024
Adapté du roman de Zola, un vaudeville savoureux et sarcastique qui dresse un portrait acide des mœurs de la bourgeoisie d’époque, porté par un excellent casting, notamment Gérard Philippe parfait en séducteur arriviste. 3,25
Très beau film avec le grand Gérard Philippe et Danielle Darrieux et de très nombreuses belles et jolies femmes dont Anouk Aymé. Un délice d'humanité et de critique de la bourgeoisie. Merci M Zola et M. Duvivier.
Du roman de Zola, Julien Duvivier a tiré une inattendue comédie de moeurs, laquelle, en certaines occasions, tient franchement du vaudeville. La société de petits bourgeois parisiens qu'intègre le provincial Octave Mouret est composée de gens médiocres dont, comme le suggère l'esprit caricatural du film, les seules préoccupations sont l'adultère, les prévisions d'héritage et la constitution de dots. Dans ce monde cupide et cynique, Octave Mouret ne départ pas, à la diffrérence que lui seul sait être amoral avec intelligence. D'un point de vue littéraire, il n'incarne pas ce provincial candide qu'on peut retrouver souvent dans les oeuvres romanesques du 19 ème siècle. C'est un homme qui a les moyens de son ambition ( on sent poindre son génie commercial développé dans "Au bonheur des dames", adapté naguère par André Cayatte), un homme à femmes bien plus qu'un simple séducteur, et s'il conserve notre sympathie, c'est parce que Mouret est le plus insolent, le plus malin. C'est léger, spirituel, bien interprété, et la pléïade de jeunes et jolies actrices qui traversent le film ajoute un troublant supplément de sensualité en même temps qu'un parfum d'amoralité.
Tout est bon dans ce film sans fausse note. J'ai adoré de la première à la dernière minute. La légèreté du traitement contraste avec la noirceur du propos et des personnages, de leur relations. Par quel miracle autant de pessimisme sur les individus et les relations sociales peut produire autant de légèreté, et finalement une certaine forme d'optimisme? .
Le pot-bouille à l'époque de Zola, c'est ce qu'on appellerait aujourd'hui la popote. Dans cet immeuble soi-disant respectable, il se passe la même chose que dans tous les appartements du monde entier. Tout est affaire de femme et de coucheries. L'adaptation est vraiment fidèle et élégante. Avec une pléiade de superbes comédiens. Pour une fois, on peut dire que le film est même plus châtié que le livre. Car Zola dans son texte ne tarit pas d'un langage cru et vulgaire pour décrire cette société de l'hypocrisie. L'amour est presque un commerce dans cet immeuble. Et l'histoire est aussi le début d'un formidable roman qui vient juste après: le fameux "bonheur des dames". Roman et film tout à fait aussi bon.
13 920 abonnés
12 474 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 22 janvier 2022
C'est l'histoire d'un provincial qui monte à Paris pour faire fortune avec pour seul bagage l'instruction et l'ambition! il a les dents longues et il s'en flatte le bougre! Comment va t-il s'y prendre avec toutes ses belles femmes qui virevoltent et tourbillonnent autour de lui ? Insuccès à sa sortie, le "Pot-Bouille" de Julien Duvivier est pourtant une oeuvre très intèressante et souvent remarquable, à la distribution homogène fort bien dirigèe : la grande Danielle Darrieux, la naturellement fraîche Dany Carrel, la tyrannique Jane Marken (avec, en guise, un tiroir caisse dans le coeur), la frêle Anouk Aimèe...et bien sûr un Gèrard Philipe aussi beau que cynique, sans remords ni regrets, qui loge Au Bonheur des Dames...et des hommes! Le tout est très fidèle à l'esprit du roman de Zola entre hypocrisie et bassesse, très typique de l'oeuvre de Duvivier! Un classique du cinèma français...
Dans une version quelque peu expurgée au niveau des péripéties mais plutôt fidèle à l'esprit du roman, Duvivier transpose Zola à l'écran et sa peinture sociale, ici d'un immeuble bourgeois où la respectabilité n'est guère qu'une façade. Avec des acteurs à la justesse de ton impeccable et dans une mise en scène sobre, l'histoire de Pot-Bouille fait craquer le vernis de la bonne société avec un certain talent. L'ironie a perdu un peu de la cruauté du texte (Zola n'y allait pas de main morte), mais l'ensemble reste méchamment drôle et assez acide.
une satire grinçante et humoristique de la bourgeoisie de cette époque. les acteurs sont tous bien dans le ton. pour moi ,tout sonne juste dans ce film auquel je ferai juste un petit reprproche.je trouve que l'image qu'il donne des femmes est parfois un tout petit peu exagérée ..
En adaptant un roman important de la saga des Rougon-Macquart, Julien Duvivier, Léo Joannon et Henri Jeanson omettent le thème essentiel et récurent de l’œuvre de Zola : la misère sociale développée par la révolution industrielle, pour se consacrer sur une féroce critique des mœurs dissolus, mécaniquement engendrés par un besoin incoercible de maintenir sa position sociale. De mariages nécessaires en coucheries, de tiroirs caisses en adultères tous et toutes des putes, arrivistes ou calculateurs à la petite semaine. Cette peinture acide et souvent amusante déroule une galerie de portraits féminins qui, fait assez rare chez le cinéaste, est assez peu misogyne. Un peu quand même car il y a la présence de l’odieuse Eléonore Josserand, limite mère maquerelle, interprétée par une Jane Marken encombrante dans tous les sens du terme. Les autres sont la tendre et délicate Anouk Aimée, la nymphomane Micheline Luccioni, la frémissante et friponne Dany Carrel (en 1957 elle montrait déjà sa poitrine) et surtout la grande Danielle Darrieux qui une fois de plus faisant preuve d’une grande classe remportera le prix de la meilleure actrice aux Victoires du Cinéma pour ce film. Gérard Philippe avec son mélange de charme, de modernité et de justesse est éblouissant. Il survole et séduit cette volière, au grand dam des cocus rugissants. De cette brochette de personnages masculins plus truculents les uns que les autres, se dégage une mention particulière pour le débonnaire mais pervers oncle Bachelard (Henri Vilbert) qui met sa petite nièce « à l’abri ». De plus « Pot-Bouille » bénéficie des costumes très travaillés de Marcel Escoffier et de décors de Léon Barsacq qui ne le sont pas moins. Néanmoins, le roman de Zola est ramené au ras des pâquerettes, en particulier dans la dernière partie carrément vaudevillesque. Ces réserves acceptées, le film souvent drôle et débridé - que Duvivier ne s’est-il lâché comme ça dans « L’homme à l’imperméable » ? - permet de passer un très bon moment. "Pot Bouille" est un prequel de "Au bonheur des dames" que Duvivier réalisa en 1930.
Je suis ravi d'avoir enfin découvert ce classique de Zola. Je n'avais jamais lu le livre et j'ai pris grand plaisir devant ce Pot Bouille de Julien Duvivier. L'histoire est prenante et drôle, les acteurs sont merveilleux (surtout Danielle Darrieux qui est éblouissante) et j'ai passé une soirée formidable au Bonheur des Dames. Des classiques qu'il ne faudrait jamais oublier.
Deux heures de plaisir et d’amusement car contrairement à ce que j’attendais (gravité et jugement) c’est léger, plein d’humour et même désopilant par moments. La scène qui réunit autour d’une table les trois hommes trompés est aussi réussi que celle des ‘’tontons flingueurs’’ sur un sujet plus universel. Duvivier film bien comme chacun le sait et porte des éclairages particuliers sur Gérard Philippe et Danielle Darrieux . Ce dernier ne se départit jamais de sa classe naturelle et utilise un langage parfait. C’est un plaisir des yeux pour les spectateurs que de voir évoluer toutes ces femmes, toutes plus vivantes les unes que les autres grâce à la mise en scène mobile, aux superbes décors et à la configuration des lieux. Le talent des grands comédiens de l’époque et la reconstitution vraisemblable des années 1860 s’accordant parfaitement. Il aurait juste fallu éviter les 10 dernières secondes du film qui s’adresse aux spectateurs ; nous avions compris.
L'année 1957 est de manière assez unanime jugée comme celle du début du déclin pour Julien Duvivier dont la riche filmographie s'arrêtera en brutalement en 1967 avec le décès du réalisateur suite à un accident de la circulation. Forte de 74 longs métrages dont 25 muets, elle a depuis peu été largement réévaluée, Duvivier ayant dû subir comme beaucoup de ses contemporains l'ire des jeunes turcs de la Nouvelle Vague. En 1957, il s'attèle à une adaptation d'un roman de Zola, archétype de ce qui est déjà nommé de manière péjorative "Qualité française" par les critiques des Cahiers du cinéma. On entend par là une adaptation fidèle et conventionnelle pour ne pas dire plate et ennuyeuse d'une œuvre du patrimoine littéraire français ou mondial. Duvivier qui écrit le scénario en compagnie d'Henri Jeanson et de Léo Joannon à une œuvre phare de la saga des Rougon-Macquart échappera à une descente en flammes de son travail grâce au tiède adoubement du film par François Truffaut qui le qualifiant de très honorable en apprécie la tonalité parodique. Il est vrai que le portrait dressé de la bourgeoisie parisienne est assez féroce tournant essentiellement autour du sexe adultère comme exutoire pour se libérer des contraintes des mariages arrangés dans le but de maintenir ou de développer la position sociale. Reléguant au second plan les aspects politiques développés par Zola sur les transformations sociales néfastes induites par le développement industriel, Duvivier en développe les aspects satiriques en choisissant délibérément le mode de la caricature pour moquer la petitesse d'une classe sociale recroquevillée sur elle-même. Tous les personnages sont de fait hauts en couleur, de Gérard Philipe parfait en séducteur compulsif et arriviste à Van Doude en grand échalas ne jurant que par le coït ancillaire en passant par Jane Marken impayable en maquerelle assumée, Henri Vilbert truculent à souhait en tonton gâteau abusant de sa petite nièce , ou encore Jacques Duby et Jacques Grello en frangins prédestinés dès leur naissance à être cocufiés. Une coloration assez rare chez le plutôt pessimiste et prude Duvivier qui fit dire au critique Jean Domarchi : " Pot-Bouille, c'est la fesse à l'état pur." Film de studio produit par les frères Hakim, "Pot-Bouille" profite à plein des talents du grand décorateur Léon Barsacq et du chef costumier Marcel Escoffier. De la "qualité française" de ce niveau on aimerait peut-être en retrouver davantage dans les films d'époques actuels. Ajouter à cela l'incroyable charme de l'immense Danielle Darrieux et de la mutine Dany Carel finit de ciseler une partition maitrisée de bout en bout. Avis aux amateurs !
Un début de film très agréable entre les manigances et les petites tromperies des habitants de l'immeuble et un certain humour au vitriol de la petite bourgeoisie. C'est très attrayant par contre ensuite au bout d'une heure c'est toujours la même rengaine, heureusement les dernières minutes repartent de plus belles. Gérard Philipe ne m'épate pas par contre le casting féminin est très convaincant.
Un film beaucoup trop court à mon goût. Bien qu’il respecte parfaitement le livre dont il est l’adaptation cinématographique, je pense qu’il manquait cependant de détails et c’est dommage car ceux qui n’auront pas lu le livre n’auront peut-être pas saisi certains détails. Je trouve aussi dommage que la liaison avec Marie Pichon n’ait pas été plus représentée, de même que l’histoire avec Mme. Edouin que j’ai trouvé un peu trop succinte. On parle après tout des tribulations d’un jeune homme qui court le guilledou dans toute une maison et que l’on blâme pour cela alors que tout le monde le fait. Gérard Philippe est très bon dans ce film et il n’y a rien à redire concernant la réalisation en soi.