Mais quelle claque!!! 10 ans après sa sortie Sin City reste une référence en matière d'esthétisme cinématographique. Que l'on aime ou non, que l'on trouve le film trop violent ou non, le seul point sur lequel tout le monde peut s'accorder concerne la beauté de l'image et des personnages. En regardant Sin City on a la sensation de voir un comics prendre vie sous ses yeux. Cela tombe plutôt bien puisqu'à l'origine ce film est un comics. Toutefois, la volonté de Franck Miller de réaliser ce long métrage exactement comme la version papier est particulièrement audacieuse, mais dans le cas du réalisateur l'audace a payé !
Sin City (comprenez la ville du pêché) est un endroit où la justice a cessé d'exister. Avec une police corrompue, une mafia puissante, des hommes politiques et religieux sans moral, la prostitution ne se cache même plus! C'est donc dans ce cadre bien particulier que notre histoire commence. Celle d'un flic incorruptible du nom de Hartigan (Bruce Willis) qui tente d'arracher une petite fille de 11 ans des mains d'un prédateur sexuel qui agit en toute impunité car son père est un sénateur. Alors que Sin City ouvre sur cette histoire, en réalité le film en contient trois. La première étant celle de l'inspecteur Hartigan, la seconde est celle d'un ex-taulard, Marv (Mickey Rourke) qui va tout faire pour venger la mort d'une prostituée qui s'est montrée gentille envers lui. La dernière histoire est celle d'un homme du nom de Dwight (Clive Owen) qui pour défendre sa petite amie, ainsi qu'une ancienne aventure va s'en prendre à un homme, sans savoir que ce dernier est un policier. Pour finir, le spectateur retourne sur les traces d'Hartigan.
Nous sommes donc face à trois histoires, mais toutes ont beaucoup de choses en commun. Tout d'abord, toutes ont lieu à Sin City, toutes ont un lien avec le territoire des prostituées tenu par Gail (Rosario Dawson). Enfin, toutes nous montrent des femmes d'une beauté fatale, mais qui sont aussi très fortes et armées pour affronter un monde d'hommes. Enfin, nos trois héros masculins, sont des personnages certes très forts, mais ce sont des âmes torturées, des hommes brisés qui trouvent un sens à leur existence en essayant d'aider ces femmes magnifiques.
Sin City c'est un casting, des histoires noires, mais surtout une photographie incomparable. Un film en noir et blanc ou seules quelques couleurs ressortent. Cette manière de tourner est à la fois esthétique mais elle donne aussi au film quelques libertés. La nudité des personnages est d'une beauté particulière et cela évite toute vulgarité. Si les femmes sont magnifiques les hommes ont des visages cassés mais ne sont pas répugnants car le noir et blanc donne à leurs cicatrices un charme atypique. Bref, un film que je recommande vivement.