Bien malin celui qui prédira le genre du prochain Ridley Scott. Car, en lespace de six ans, le réalisateur dAlien aura expérimenté péplum (Gladiator), comédie policière (Les Associés), film dhorreur (Hannibal) ou encore fresque médiévale (Kingdom of Heaven). Une grande année, adapté de Un bon cru de Peter Mayle, lui offre la double opportunité de sattaquer à la comédie romantique, et de retrouver son ex-général Maximus, Russel Crowe. Dans la peau dun dénommé Max Skinner, le comédien hérite ici de la propriété viticole de son oncle, à la mort de celui-ci. Loccasion pour limpitoyable trader londonien quil est de mettre entre parenthèses un monde mouvementé (le montage des premières séquences le souligne plus quassez), et de débarquer, en Smart et avec un téléphone mobile dernier cri, dans une Provence où les habitants, empêtrés dans leurs traditions, roulent dans des voitures dun autre âge, et nécoutent quAlizée ou Charles Trenet. Le cliché dune France béret-baguette se porte donc toujours bien en cette nouvelle année, merci pour lui. Mais il devient gênant quand on sait que le réalisateur vit en partie dans la région (il y possède une maison). Et, pour ne rien arranger, le long métrage, parfois filmé bizarrement (la scène clipesque du tennis, pour ne citer quelle), oublie dêtre drôle, et sempêtre vite dans un rythme lancinant, voire inexistant. De la part dun film qui prône les vertus de prendre son temps, ça ne pose pas trop de problème. Sauf si ce même film insiste sur le timing de la comédie, quil ne maîtrise absolument pas. En résulte donc, malgré Marion Cotillard ou la beauté des images, une bien belle déception, au titre trompeur. Car le cru 2007 de Ridley Scott, que lon espérait grisant, se révèle finalement bien plus saoûlant quautre chose.