Faux amis est un film inégal d’Harold Ramis, particulièrement laborieux dans sa première partie.
Coté acteurs on a un trio principal d’assez bonne qualité, avec des acteurs solides qui endossent leurs personnages sans problème. Connie Nielsen est une femme fatale tout à fait à la hauteur, Cusack est convaincant quoique peut-être un peu fade, et il se fait voler la vedette lorsque Thornton apparait, lequel n’est pourtant pas très présent au final. Pour le reste le film s’appuie quand même sur de bons seconds rôles, notamment un Randy Quaid déchainé dans un rôle qui lui sied bien. On regrettera un Oliver Platt au personnage qui prend trop de place alors qu’il n’a finalement pas grand intérêt.
Le scénario est vraiment laborieux pendant je dirai environ 50 minutes. C’est lent, ça ne va nulle part, il y a beaucoup de personnages, l’humour peine à fonctionner et il n’y a pas d’action ou presque, les situations sont convenues, bref, ce n’est pas du tout génial. Puis dans les 20-25 dernières minutes il y a une sorte de déclic. Le coté noir du film ressort, le ton ce fait beaucoup plus caustique, il y a de l’action, les personnages deviennent plus prenants, en clair le métrage décolle enfin. Pour ma part même si j’ai trouvé que c’était tout de même bizarre d’offrir 50 minutes d’expo pour 25 minutes de film, au final ces 25 dernières minutes sont de suffisamment bonne qualité pour sauver le film.
La réalisation est bonne. Ramis évolue dans un registre différent de d’habitude, mais il se débrouille bien, offrant quelques situations très réussies (le final notamment mais encore la scène du ponton). A la hauteur il utilise aussi relativement bien les décors du métrage qui dispose d’une ambiance de fête de Noël agréable, avec des paysages d’hiver plaisant, une atmosphère originale et presque mélancolique par moment. Il y a un côté triste et absurde des vies des personnages dans ce métrage. En tout cas j’ai trouvé la photographie soignée, et de manière générale le coté formel est de qualité dans Faux amis. Un film comme déjà dit qui n’est pas dans le ton habituel des métrages du réalisateur. Il est notamment bien violent par moment, l’humour est acide, donc il faut le savoir. La bande son a aussi fait l’objet d’une réelle attention, avec des tonalités variées, et un chant de Noël bien sympa en générique. Globalement c’est solide.
En clair Faux amis est un film tout à fait élégant sur la forme, qui séduira probablement à ce niveau. De même le film réserve 25 minutes très bonnes à la fin. Maintenant il faudra accepter les lenteurs de la première heure, le manque d’enjeu et les dialogues trop présents, ainsi que les situations clichées (relation familiale du héros) pour vraiment apprécier le film. A mon avis Ramis avait moyen de faire un film réellement réjouissant, caustique et sombre, mais le résultat est mitigé quand même. 3.