Before Sunrise que je n'aime pas a malgré tout réussi quelque part parce que justement je ne l'ai pas aimé à me faire me plonger dans mes propres représentations de cet amour éphémère, alors je ne pense pas que ce film mérite une suite, parce que les histoires malheureuses ont un charme certain, et s'il y a suite, il y a un possibilité de retrouver ce bonheur perdu. Et moi le bonheur je n'aime pas ça, j'aime la souffrance, la torture chez les personnages (je suis un petit sadique qui torturait des insectes en maternelle, oui monsieur, parfaitement).
Mais bon malgré tout j'avais envie de voir la suite, sans doute à cause du capital sympathique du thème du film.
Alors je préfère un chouilla la suite et pourtant ce n'était pas gagné, le début avec les flashs back bien signifiants, j'ai juste détesté et comme pour le premier je pense que le film passe à côté de son sujet, sur ce thème des retrouvailles fragiles des deux amants, c'est bizarre parce qu'ils n'ont jamais vraiment rompu, comment se comporter l'un face à l'autre ?
Alors en fait s'il y a une seule chose que j'aime dans ce film c'est la fin. Que je ne vais pas dévoiler, mais disons qu'on ne pouvait pas refaire le coup du premier film et puis maintenant ils ne sont pas assez cons pour ne pas se donner un numéro de téléphone.
Mais je ne trouve pas ça touchant en fait, la mise en scène est toujours un peu plate, c'est de la lumière naturelle, mais il y a des couchés de soleil plus beaux...
Après s'il y a une chose émouvante c'est dans cette critique que je l'ai lu dans télérama : "Les visages des comédiens, non plus juvéniles mais encore jeunes, suggèrent une urgence qui s'ajoute à celle de l'avion à prendre, bien rendue."
Le fait que cette jeunesse soit encore un peu présente dans leurs visages, mais là c'est plus une réflexion sur le temps qui passe, sur l'âge, le vieillissement, je ne sais pas si elle était voulue par le réalisateur, mais lorsque je vois Delpy, presque aussi belle que dans le premier film et Hawke un peu moins pénible et plus classe, on sent que le temps a passé, mais qu'il n'est pas trop tard, pas encore, la fleur n'est pas encore fanée. Et pourtant à les écouter la trentaine c'est déjà la fin de la vie.
J'ai aussi trouvé le film moins chiant que le premier qui m'avait assez emmerdé je dois dire parce que surécrit, là ça reste très écrit, ça ne sonne pas toujours très juste, en fait ça se veut tellement romantique désabusé que quelque part je n'y crois.
Après comme le premier je trouve que le film se défend plus sur son thème que sur ses qualités réelles. Je pense que c'est un film à peine acceptable avec une ou deux bonnes idées ici et là, mais le thème est tellement généreux qu'on a envie de lui pardonner ces défauts, mais moi je ne peux pas m'empêcher de rester sur ma faim, de ne pas être satisfait, de me dire que j'ai pu sourire une ou deux fois, je n'ai pas été ému, comme j'aurai voulu l'être, que cette histoire ne m'a pas transporté.
Après le temps réel c'est sympa, ou bien le fait qu'à chaque fois ils reculent le moment où ils vont se séparer, tout ça c'est bien, mais ça aurait pu être beaucoup mieux fait.
C'est le genre de film devant lequel j'aurai envie de m'abandonner de vivre leur histoire, mais non il y a trop de choses qui viennent me pousser à la réticence, à retenir cet abandon de moi.
On aurait pu sentir que c'est trop tard maintenant, que le temps est passé, qu'ils ont fait leur vie autrement qu'elle est parfaite, que c'est un rendez vous manqué, et les deux pourraient se parler froidement, (au lieu de faire de la psychologie de comptoir encore une fois), enfin on peut imaginer un tas de choses différentes, mais là c'est un trop bon compromis en fait pour que ça me touche.
Mais si la fin est réussie le début est pour moi l'exemple du truc à ne pas faire dans film, très dirigiste, avec des pseudos réflexion sur le thème développé par le film. Mouais mais non, c'est trop artificiel. Et le film ne veut pas donner à son spectateur de l'artificiel, enfin ce n'est pas cette impression que j'ai eu.