Pour moi, un film culte ! Et je pèse mes mots. Résolument un film que je n’aurai de cesse de recommander. Et afin que la surprise soit totale, j’invite mes fidèles lecteurs à ne lire ni les avis des internautes à mon goût trop bavards quant à l’intrigue, ni le synopsis qui en raconte déjà trop et que je réduirais bien de moitié. Mais avant de vous installer devant ce film, prévoyez la pause pipi avant, la bouteille d’eau à proximité et éventuellement de quoi grignoter, sans oublier de couaquiser votre téléphone afin de ne pas être dérangés. Car vous allez être littéralement scotchés devant cette seconde réalisation de Kenneth Branagh, qui nous sert ici un thriller original au suspense hitchcockien. Il parvient même à se hisser au niveau du maître incontesté du suspense, en nous livrant un thriller captivant, et en nous maintenant en haleine du début à la fin. Ne ratez surtout pas les premières images destinées à composer le générique de début, car elles sont d’une importance capitale. Elles nous montrent une multitude de coupures de journaux plantant le décor, permettant ainsi au spectateur d'avoir une meilleure compréhension quant à cette enquête d'une particularité et d'une complexité absolues. De plus, elles sont accompagnées du thème principal de la composition de Patrick Doyle, dont les notes vont se révéler rapidement entêtantes, voire enivrantes. Au prix d’une réalisation soignée qui constitue pour moi un modèle du genre, vous allez être aussi curieux que Mike Church de découvrir le fin mot de l’histoire. Outre la musique admirable de Patrick Doyle (que dis-je ? exceptionnelle !) qui met du rythme, amplifie les phases dramatiques, et donne de l’importance aux moments cruciaux, les acteurs sont tous excellents, à commencer par les trois personnages principaux autour desquels va tourner l’enquête : Kenneth Branagh bien sûr (dans la peau de Mike Church), mais aussi Emma Thompson (superbe en Grace apeurée), sans oublier Derek Jacobi (épatant de mystères sous les traits de Franklyn Madson). Ces trois-là sont orchestrés de main de maître par un quatrième larron, et qui a son rôle aussi dans toute cette histoire : j’ai nommé Andy Garcia dans la peau de Gray Baker, et dont le comportement peut déplaire, tout du moins agacer. Vous allez être ballotés entre présent et passé. Ca vous inquiète ? Ne craignez rien car les deux temps sont bien différenciés, les retours dans le passé étant déclinés dans un superbe noir et blanc bien balancé en contrastes. Les rebondissements, bien aménagés, finissent de nous surprendre, au gré de dialogues savoureux, particulièrement ciselés en ce qui concerne l’hypnotiseur antiquaire Franklyn Madson. Tout bonnement l'un des meilleurs films du genre, qui n’a pas vraiment trouvé son public en France, et qui mérite d’être davantage connu. Une réalisation prometteuse d’un jeune cinéaste à ne rater sous aucun prétexte.