Film absolument sans aucun intérêt mais, curieusement, pas du tout énervant. On ne sait pas quoi en dire : pas assez mauvais pour l’éreinter ; pas assez bon pour se fatiguer à écrire quoi que ce soit d’intéressant à son sujet : pas assez de matière en fait. Un film qui distille un ennui sympathique, anesthésiant, dilué sur plus de deux heures (oui oui), et suscite ça et là, c’est vrai aussi, quelques sourires, même quelques rires. Une galerie de personnages, des « djeuns », assez fades, assez convenus, très « formatés », très « d’aujourd’hui », qui papillonnent d’une ville à l’autre, d’un job à l’autre, d’un cœur à l’autre ; pas très intéressants, sans grande personnalité, mais suffisamment attachants tout de même pour qu’on ne quitte pas la salle. Des capitales : Londres, Paris, Moscou, Saint-Peterbourg : un Eurostar ; une rue de saint-Petersbourg ; une boîte de nuit moscovite. Un personnage central (Romain Duris), un peu mou, un peu chiant, un peu sympa quand même, ni vraiment beau, ni vraiment moche, ni intelligent, ni con. Bon. Comme tout cela est plutôt pas mal réalisé, on se laisse embarquer dans ce carrousel européen : des français, des espagnols, une magnifique Anglaise, des Russes, un allemand. Bon. On élargit le cercle : une lesbienne, une Sénégalaise, un vieux. Tout cela est assez exotique et satisfait notre goût des voyages. Ça nous met en situation d’observateur d’une génération de trentenaires d’Occident, un peu friqués, un peu désœuvrés, un peu puérils. Voilà. Beaucoup de « peu », en somme, et comme aurait dit feu Raymond Devos, l’addition de tous ces « peu » donne…pas grand-chose !