Du grand, du pur et magistral Scorcese tant dans les dialogues, que dans la façon dont est traité le genre de la pègre aux USA, comme on l'aime, se permettant tout et sachant surprendre au moment où l'on s'y attend le moins. Tout commence par le titre du film qui annonce tout de suite la couleur de la nature des héros, mais là on le réalisateur est très fort, c'est la double vision de l'infiltration qu'il propose dans son film, ne laissant pas le plaisir d'essayer de démasquer le "rat", mais sachant quand même offrir des chassés croisés entre les différents mouchards et étant totalement au service de l'intrigue, après les déclinaisons faites tout au long du film autour du principe de l'infiltration laissent de temps en temps à désirer, tout particulièrement en ce qui concerne le mystère final. La où le film est vraiment fabuleux, et comme très souvent dans un bon Scorsese, c'est à travers une tripotée de répliques toutes plus acerbes les unes que les autres, pas forcements subtiles mais elles font mouche à chaque fois, pour la plupart étant à crever de rire tellement l'émetteur les sort parfaitement et que leur contenu est sans conteste puissant, bien que charger une fois de plus du "fuck" tant adoré par le réalisateur, et donnant lieu à des passages grandioses. Outre cela, on ne peut que saluer le casting solidement constitué pour ce film et dont chaque personnage colle parfaitement à chaque acteur qui lui correspond, et cela à peine le film commencé on est déjà emballé de retrouver tout ces grands acteurs réunis pour ce moment bien costaud en action et péripéties et laissant leur talent resplendir, mais il faut souligner une chose essentielle, en dehors de la performance toujours aussi cinglé de J. Nicholson, M. Damon surprenant dans son double jeu, ou encore L. Dicaprio qui donne impeccablement le change, c'est surtout M. Wahlberg qui est époustouflant, tant par le réalisme qu'il insuffle dans le caractère très expansif de son personnage, que par certaines répliques qu'il peut sortir, directes et sans concession, et bien que ce dernier ne soit pas le plus présent, chaque fois qu'il apparaît à l'écran, il y a de quoi se tordre devant tant de spontanéité dans ses discours. Finalement, il faut signer qu'il faut tout de même attendre la scène finale pour voir le moment le plus impressionnant, rarement aussi bien venu, mais qui fonctionne à merveille ici et laisse de marbre et sans rien laisser comprendre, donnant ainsi le signe de l'apothéose du film, sans chercher à passer par 1000 chemins, de manière expéditive et puissante qui ne laisse rien de plus pour conclure, manière plutôt appréciable pour mettre fin à ce jeu de chat et de souris. Un sacré bon moment pour les yeux et les oreilles, évidemment par des répliques implacables mais tout autant par une musique qui rythme parfaitement cette plongée dans la mafia irlandaise de Boston, au chef impitoyable et fou à souhait, comme ce son frénétique de mélodie typiquement irlandaise, donnant un peu plus le change et accompagnant tout aussi bien le rythme bien pulsé du film, malgré quelques passages plus posé laissant trop facilement retomber la puissance de certaines scènes.