A History of Violence est de ces films portant bien leur nom, à ceci près qu’il est plus fin qu’il n’y parait ; le récit simple en apparence, d’un père de famille rattrapé par son passé, aborde en effet d’autres thématiques étoffant son propos, telle que celles de la rédemption ou de la violence contenue au sein de la société. Mais sans plus tergiverser, il convient de qualifier cette adaptation de David Cronenberg comme étant une pure réussite, à quelques détails près… il y a d’abord une mise en scène bluffante tant elle est viscérale, parfait support d’une violence implacable ; le film a d’ailleurs le mérite de ne pas tomber dans l’excès de scènes d’action, bien au contraire tant celles-ci sont aussi rares que captivantes, véritables sommets de tension palpables. Autrement, le scénario peu alambiqué se révèle très vite prenant, la séquence d’introduction ne manquant pas d’annoncer la couleur arborée par le long-métrage, dont l’excellente BO va de bout en bout accentuer son ambiance pour le moins noire ; il y a en effet de quoi faire, entre tueries impitoyables et déchirement familial, et A History of Violence n’aura de cesse de gagner en intensité au fil du bon déroulement de son intrigue, quoique peu rythmé. Par ailleurs, malgré un superbe dénouement (le face à face fraternel est remarquable), le film fait mine de se conclure de façon un peu trop abrupte, ce qui met par la même occasion en exergue sa durée pour le moins courte (1h30 environ), et qui a pour conséquence d’obscurcir dans une moindre mesure le tableau final. Enfin, il reste à souligner la présence d’un casting très efficace dans le genre (Ed Harris, Maria Bello…), avec en tête de file le talentueux Viggo Mortensen ; celui-ci se fend d’une interprétation mémorable, alors parfait dans son rôle d’anti-héros, ce qui accentue avec brio le traitement de l’ambigu Tom Stall, figure de proue d’une œuvre bien plus profonde que supposée. Vous l’aurez donc compris, outre quelques points moins probants, A History of Violence vaut largement le coup d’œil de par sa superbe mise en scène, son scénario intelligent et ses remarquables comédiens, le tout emmené par un Viggo Mortensen au sommet de son art ; un nouveau succès du cinéaste David Cronenberg en somme.