Avec un titre comme ça, l’appétit des boulimiques de violence pure et virale est réveillé. La découverte de « A History Of Violence » s’est déroulée après le visionnage de la bande annonce, qui m’avait alors excité comme pas deux. C’est souvent le problème avec les bandes annonces ou les teasers : ils aiguisent la curiosité, mais bien souvent, le résultat n’est pas forcément à la hauteur des espérances. C’est le cas de ce film.
Déception, voilà le premier mot qui vient à l’esprit après l’avoir regarder. Une immense déception, car j’attendais énormément étant donné les opportunités mises à sa disposition. Effectivement, David Cronenberg est loin d’être un débutant, mais là… Mince quoi ! C’est vraiment dégueulasse de tout gâcher, l’idée principale est géniale, quoique assez simpliste. Ouais, c’était pas difficile de faire un putain de film qui remettrai les choses en place, surtout quand on bénéficie de sérieux atouts dans sa poche. Il suffit de regarder le casting : l’angoissant Ed Harris dans le rôle du grand méchant, Viggo Mortensen en père de famille héros du jour et la sublime Maria Bello en femme dépassée par les évènements… Non, Non ! Ce n’est pas possible de gâcher ça… Hé ben si, tu es mal tombé mon Nikki.
Pourtant… pourtant la première heure est géniale. On y croit dur comme fer : « ouais, qu’il est bon ce putain de film ! ». L’histoire est facile, mais c’est ce qui la rend attirante. Prenez une famille qui a tout pour être heureuse, puis insérez un élément perturbateur dedans et réveillez les blessures du passé… ça vous promet un excellent film. Encore faut-il assurer par la suite, m’enfin bon, on en reparlera plus tard de cette ignominie. La première partie est d’un réalisme troublant, Cronenberg met en place une atmosphère qui retranscrit à merveille le cocon familial, même si ça devient assez bête comme chou à plusieurs moments (à force de trop pousser, on finit par casser). Le film prend le temps de développer chacun des personnages, en particulier le fils, qui apprendra très vite ce qu’est la vraie violence (et la pseudo-violence des coups de poings dans la gueule). La relation qui unit le mari et sa femme est très symbolique, c’est fait exprès bien sûr et on arrive à une question : leur amour va-t-il supporter ces épreuves ? Mystère, mystère mes enfants. La violence est le fil conducteur de film, on en retrouve même dans les scènes semi-érotiques, qui donne vigueur et volupté à ce dernier (sans arrière bien entendu, quoique que…). On retrouve même un petit côté à la Tarantino dans les passages assez brutaux, une violence pure, qui ne cherche pas à être caché. Elle est parfaitement dosée, tout le monde est content. Mais ça, ça ne dure pas bien longtemps. L’arrivée d’Ed Harris est anthologique, quel moment mes aïeux ! C’est d’ailleurs là que commence vraiment le film, l’intrigue se met en place, et la curiosité des spectateurs est titillée à l’extrême : mais qui est vraiment Tom Stall ? L’héro fait alors une courte descente aux enfers, bien trop courte et c’est dommage. Par contre, la fin de la première partie envoie du lourd dans les gencives. On en peut plus, on veut savoir merde.
Et c’est à partir de là que tout part en couilles, pour être poli. « A History Of Violence » ne tient tout simplement la route : après une première partie jouissive et percutante, la seconde parait bien mince et incroyablement pauvre. La réponse à nos questions est tellement évidente qu’on n’y pense pas tout de suite. C’est une véritable déception, le film aurait pu sortir un twist final monumental (et il le pouvait, assurément) mais il se contente de se rabattre sur un dénouement facile et pathétique, qui cherche à émouvoir le spectateur. Il réussit même à tomber dans la morale (chacun en trouvera une différente, remarque). Et ce n’est pas la performance Viggo Mortensen qui changera la donne (et ouais, ses coups de poings ne font plus d’effet !). Tout de même, il faut reconnaitre que la dernière scène reste assez bien trouvée, on ne reste point sur sa fin.
Alors que dire pour résumé « A History Of Violence » ? Un bon film qui en chie comme pas possible sur la fin ? Un excellent film qui recèle de qualités non développées ? Les deux en fait, c’est très frustrant de gâcher un film juste pour suivre une ligne de conduite établie depuis la première minute. Reste de bonnes scènes, des acteurs convaincants (Ed Harris et Maria Bello en tête du peloton) et une franchise à toute épreuve.