Dans une précédente critique sur "Cosmopolis" de David Cronenberg, j'ai fait une allusion, que dis-je, un compliment, sur un autre de ses films, à savoir "A History of Violence", dont vous lisez la critique en ce moment même. Sauf que voyez-vous, contrairement à "Cosmopolis", métrage où Robert Pattinson tenait le rôle titre, "A History of Violence" n'est ni long ni ennuyeux, ou même plat. Non, là, il se passe presque tout le temps quelque chose, à une ou deux exceptions prêts, et il n'y ni longueurs ni lenteurs. Seulement deux scènes ne servent pas à grand chose, si ce n'est à rajouter de la durée à ce film d'une heure et demie, donc j'y reviendrai plus tard. C'est surtout une fois passées les vingt premières minutes que vous rentrerez dans le fil de l'histoire, et pourrez alors profiter du scénario tortueux et des divers retournements de situation qui s'offriront généreusement à vous. Car oui, moi qui pensait ne voir qu'un métrage sur les médias et le procès d'un père de famille ayant usé de légitime défense pour tuer deux hommes, je peux vous dire que j'ai été bien plus que surpris! Agréablement, cela va de soi. Je ne vous dirai pas de quoi parle "A History of Violence", pour ne pas vous spoiler l'intrigue, puisque trop vous en dire serait vous gâcher, d'une certaine façon, le plaisir de visionner cet excellent film. Une fois de plus, David Cronenberg apporte sa propre touche à son oeuvre. A la manière de la réalisation de "Cosmopolis", celle ci est tout aussi maîtrisée et, tout de même, assez "virtuose", surtout lorsque l'on peut assister aux scènes de combat, divinement bien tournées. Et justement, on retrouve ici une violence plutôt présente qui, sans être trop poussée, sera suffisamment là pour rendre le tout assez dur. Bon, il ne l'est pas autant que "Les Promesses de l'ombre" du même réalisateur, mais quand même! Quand on s'attend à un film lent et plat, on ne peut qu'être surpris par de l'action et du sang qui gicle à quelques reprises. Argument imparable, "A History of Violence" est tellement bien pensé, scénarisé et réalisé que sa violence n'est jamais exagérée. En effet, elle demeure, durant toute la durée du film, crédible et réaliste. Outre une action plutôt bien gérée, ce long-métrage possède une autre qualité imposante. Laquelle? Son casting. Ceux qui connaitront ou auront vu le très bon "Appaloosa" comprendront aisément que Viggo Mortensen, Aragorn du "Seigneur des anneaux", et Ed Harris, acteur principal d' "Abyss" et réalisateur de ce même "Appaloosa", forment un duo aussi impressionnant qu'imposant à l'écran. Les deux sont charismatiques, et je dois dire que je préfère légèrement Viggo Mortensen. Je ne parle pas sur un point de vue de jeu d'acteur, puisque tous deux sont au même niveau, au niveau le plus haut, non. Je les juge plutôt sur les films auxquels ils ont participé et qui ont marqué mon enfance. Pour Viggo Mortensen, il y a "Lords of the Rings", que j'ai cité plus haut, mais aussi "The Road", lui aussi marquant, ou encore "Les Promesses de l'ombre". Pour Ed Harris, je n'en retiens pas des masses, mise à part "Appaloosa" et "Abyss", et comme je n'ai pas grandi avec ce dernier, cet acteur n'a pas eu le même impact sur moi. Pour ce qui est des autres interprètes, c'est parfait aussi, surtout pour William Hurt, très crédible dans son rôle, et Maria Bello, qui nous livre une prestation engagée et dramatique. Plus haut, j'ai dit que deux scènes ne trouvaient pas leur utilité dans le film. C'est simple, ce sont les deux seules séquences de sex, qui, je trouve, et ce n'est que personnel, ne servent à rien. Dans un film, généralement, pour montrer les liens indissociables entre le héros et sa femme, il y a une ellipse, et on les voit directement dans leur lit, dans les bras l'un de l'autre. Au moins, avec cette technique, on passe une scène qui n'aurait servit à rien, surtout sans aucune sensualité, comme dans cette oeuvre, et on rentre dans l'histoire beaucoup plus vite. Ici, elles m'ont surtout laissé penser qu'elles avaient été tournées pour que le métrage ne dure pas 1h25 au lieu d'1h30. Disons juste que pour cinq pauvres minutes de film, on a droit à quelque chose d'inutile et qui ne fait nullement place à la sensualité et à la suggestion ( "Basic Instinct", quand tu nous tiens ! ). Vous l'aurez donc compris, "A History of Violence" est tout le contraire de "Cosmopolis", qui partait bien mais qui, au final, s'est lamentablement planté. Là, on a droit à une oeuvre passionnante, maîtrisée et tellement bien filmée! Un futur classique.