Une scène d'intro ... époustouflante ! Jake est un personnage complètement déjanté, très singulier. On y croit à ce mec ! Puis, après l'accident, il devient soudainement, peu charismatique, stéréotypé. Richet traduit bien la soudaine lassitude de ce flic pour son métier en nous montrant un personnage tiraillé entre deux "moi": il dit ne plus avoir mal à la jambe mais boite, il dit ne pas vouloir s'occuper des prisonniers mais est le premier à prendre les chose en main.
Ce personnage tend à se trouver un soir de réveillon alors que dehors une tempête fait rage et que des dizaines d'hommes armés les attaque et qu'à l'intérieur ils sont coincés avec quatre prisonniers. Ce mec est un fou.
Il y a une recherche profonde dans chacun des personnages qui se défont souvent du cliché du genre. Les personnages restent généralement dans leur peau il n'y a pas de changement si ce n'est qu'à un moment ou à un autre, ils montrent leur véritable nature. C'est ce que je trouve particulièrement intéressant.
Au début, on retient son souffle et on a peur pour ces mecs entre les barreaux qui risquent leur vie pour rien car ils n'ont aucun moyen de se défendre. Et surtout on a aucune idée de ce qui se passe.
Très vite des persos se mettent à mourir ... On est immédiatement submergé par une tempête de tir, plongé en pleine action.
Ce qui m'a paru peu crédible d'un premier abord c'est que Bishop ne soit absolument pas stressé et qu'il n'ait pas tué celui qu'il a pris pour un traitre mais d'un autre côté, il a dit lui même, c'est le sergent qui décide et ce n'est pas un mec qui doit avoir peur de la mort surtout quand il sait qui le cherche et pourquoi. Cela devient pathétique, même pour nous.
Richet met en évidence qu'un gangster a des valeurs et qu'un ennemi dans le même pétrin que lui est un ami... Jusqu'à ce qu'ils s'en sortent.
Nous n'avons pas le parfait cliché du gangster qui va finir par dire "Merci". Non. Il s'en fout. Si Jake lui sauve la vie, il l'a choisi, tant pis pour lui ... Bien qu'attachant c'est un personnage qui n'a aucune reconnaissance
.
Nous ne sommes pas dans un idéal: les gangster ne s'allient pas aux flics. Ils veulent juste sauver leur peau. Peu importe ce qui peut arriver aux autres, tant qu'on reste en vie.
En tout ces points Assaut fait preuve d'un bon travail d'équilibre, de questionnement sur l'être humain. C'est une situation qui analyse le comportement, la condition. Le huit clos contre l'espace libre. Les "faux gangster" ( le temps de quelques heures ) face aux faux flics.
Faux flics qui d'ailleurs jouent leur rôle jusqu'au bout: dans un autre film plus cliché, la psy serait sans doute encore vivante à la fin mais pas dans Assaut. Elle meurt et est tuée sans pitié, sans état d'âme.
Le gros reproche que je peux lui faire, c'est une insuffisance réelle dans la réalisation. Il y a un écart entre l'action que l'image donne à voir et les valeurs de plans. Entre la diégèse qui coupe le souffle et le cinéma à proprement parler: Ca ne bouge pas assez, les plans sont répétitifs ( on me dire c'est normal ils sont dans une seule pièce ) mais quand même ... On a quatre voyous face à des flics et des civils et il n'y a pas de vrai jeu de regard, de rythme soutenu au niveau des plans. Et c'est ce manque qui au final nous fait lâcher l'action dans laquelle on avait plongé sans réfléchir.
On sait bien que les mecs vont survivre (Au moins 3 ou 4 dont Bishop et Jake. La vraie surprise étant la psy)
Cinématographiquement, le film nous laisse trop respirer et perd beaucoup de son rythme je trouve. C'est bien dommage...