Dans les années 2000, la mode était aux remakes à tous les étages. La filmographie de John Carpenter, riche en high concepts, fut à ce moment allègrement passée à la moulinette de la machine hollywoodienne. En 2005 sort ainsi "Assault on Precinct 13", tiré du film du même nom... qui avait déjà fait l'objet d'un remake français (!) officieux en 2002. On retrouve plus ou moins le même pitch, à savoir des policiers et des criminels piégés dans un commissariat en cours de fermeture, face à une horde d'ennemis armés jusqu'aux dents. Sauf que Jean-Francois Richet ne cherche (heureusement) pas à refaire du Carpenter. Oublions les éléments subversifs de l'intrigue originale, le scénario est ici plus conventionnel, et beaucoup plus explicite. Oublions l'aspect fantastique où les vagues d'ennemis du film de 1976 semblaient être des ombres de la nuit face à des protagonistes isolés. On est ici dans un film d'action où le spectateur est quasi omniscient, voyant les préparatifs des méchants. Une approche plus musclée, certes moins fine et moins riche en tension, mais qui a de la personnalité. On pourra reprocher des fusillades banales, et un montage qui laisse franchement à désirer dans les corps à corps, dont quelques vilaines secondes de shaky cam (c'était la triste mode à l'époque...). Néanmoins "Assault on Precinct 13" cuvée 2005 a son identité visuelle, avec une action située en pleine tempête de neige dans une friche industrielle. Une distribution franchement avantageuse (Ethan Hawkes, Gabriel Byrne, ou Lawrence Fishburne qui sortait alors de sa période "Matrix"), qui donne du corps à des personnages plutôt bien développés. Et une mise en scène globalement efficace, qui ne laisse pas de mort et fait le job sans mal. Si on lui préférera sans sourciller son grand frère de 1976, ce remake ne mérite pas pour autant le dédain qu'il a pu subir, notamment au box office.
Pas mal de bonnes choses mais aussi des lourdeurs. C'est un film violent, où la psychologie, bien que présente, ne pèse pas lourd face à l'action. La tension qui règne parmi les flics du central est bien rendue, avec des psychopates qui sont finalement armés par la police. A noter la présence de la séduisante Maria Bello, qui porte bien son nom... Les flics ripoux qui assiègent le central ne sont pas vraiment mis en avant, pas très bien filmés, on ne connait pas grand chose sur eux, leurs motivations. Et ce n'est pas le dialogue digne de Rambo III entre les deux flics ripoux qui rehaussera le niveau. Ca donnait à peu près ça :"Si on doit les buter, on le fera. Ca ne m'empêchera pas de dormir". Reste des scènes d'action plutôt réussies, avec un final efficace et des acteurs doués, à l'instar du jeune chef du central. Très correct.
J'étais à la projection en avant-première au Kinépolis de Lomme ce Vendredi 25 Février 2005 en présence du réalisateur Jean-François Richet, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le film est vraiment très bon. Tout d'abord, parlons du réalisateur, extrêmement sympa et à qui j'ai eu la chance de poser la première question de toute la salle. Son discours a l'air sincère et lui aussi, par la même occasion. Il a expliqué plusieurs choses avant la séance, comme le fait qu'il faisait les films qui lui plaisaient, et qu'il n'aimait pas faire de la provocation, et que si certains ont vu dans ce passage d'un extrême à un autre dans sa filmographie comme une provocation, et bien ils avaient tout faux car tout ce qu'il veut c'est faire le cinéma qui lui plaît. Il a aussi expliqué que ce film n'était pas un film de commande, qu'il a eu le choix des studios, qu'il a eu le Final Cut etc. et qu'il était aux Etats-Unis en tant que technicien ET auteur, a contrario de Pitof et de Matthieu Kassovitz qui n'étaient alors là que comme techniciens pour leurs films Catwoman et Gothika. En gros, une paix royale pour le film. Ensuite, la projection. Réalisation nerveuse, style soigné, plans ingénieux et très bien choisis, atmosphère de huis-clos angoissante, acteurs excellents et le sentiment qu'on voit un film d'action pas comme les autres... tout cela se chamboule pendant le film et franchement, on ne se fait pas arnaquer le moins du monde, au point même de penser que Jean-François Richet est LE maître français du film d'action. Les très nombreux et très nourris applaudissements en fin de séance étaient là pour appuyer mes propos. Espérons que Monsieur Richet, très prometteur et qui a le pouvoir de mettre les Etats-Unis à ses pieds, continue à faire les films qui lui plaisent pendant encore longtemps. En gros, que ce soit pour passer une bonne soirée entre potes, pour stresser en solo, ou pour toute autre raison cinématographique, Assaut Sur Le Central 13 s'impose comme un excell
Exactement la même histoire que nid de guêpe . Mais repris avec de meilleurs acteurs, de meilleurs moyens donc vu avant nid de guêpe devient largement meilleur .
un film daction de luxe. Grâce à des personnages intéressants dont certains ont bien plus de profondeur que dans bien des films du genre. La première demi-heure donne le ton du film : cest une demi-heure sans que rien ne se passe, mais aussi sans répliques débiles, sans invraisemblances. Ça met quand même un peu de temps à démarrer tout ça. Plus un film daction quun thriller étant donné quil nest pas oppressant. Cest certes noir, avec des personnages qui disparaissent froidement de la trame, mais Jean-François Richet ne pousse pas assez loin son huis clos. (critique plus détaillée sur mon blog "Fredhorizons: critiques de film")
Il manque un p'ti quelque chose à ce film même si on sent l'énergie et l'envie de bien faire. Il y a une vraie ambition dans ce projet et les acteurs ont l'air d'y croire, Ethan Hawke en tête, génial dans la première séquence du film. Mais c'est un film en demi teinte. Action, huis clos, remake, que veut nous dire Richet que ne nous ont pas dit Carpenter ou Hawks? Qu'est ce que ce film a à nous dire sur notre époque? On flirte avec le subversif mais on n'y plonge jamais vraiment. Le remake semble plus centré sur l'action avec un seul niveau de lecture. Les personnages n'ont pas, chez Richet, ce qu'ils avaient de symbolique chez Carpenter ou Hawks dans Rio Bravo. Et il en ressort une certaine platitude, un manque de consistance. Autre reproche, il est difficile de s'identifier aux personnages. Ce que j'ai apprécié et qui m'a étonné, c'est que le film est parfois sans pitié. C'est pas mal et je ne me suis pas ennuyé pendant les 105 mn que dure cet assaut mais on devine qu'avec un je-ne-sais-quoi en plus ça aurait pu être bien meilleur.
Un bon devoir, mais sans plus. Richet gagne ses galons de réalisateur en se frottant à la machine hollywoodienne : sens de l'espace, montage rythmé, bonne direction d'acteurs, il semble s'être débarrassé de ses scories. Une maîtise qui rend la vision du film agréable, mais à laquelle le réalisateur n'apporte aucun supplément d'âme : on est loin de la maestria visuelle de Carpenter ou de son sens du politiquement incorrect. L'ambition de Richet semble être avant tout de se fondre dans la masse des petits faiseurs hollywoodiens. Mission accomplie. Mais on peut s'interroger sur l'intérêt de devenir un produit interchangeable...
Remake du film "Assaut" de John Carpenter datant de 1976, "Assaut sur le central 13" est un film honnête et qui reste assez réussi. Ce remake musclé qui ressemble à une longue scène d'action de 1h40 est porté par un suspense haletant et un Laurence Fishburne, étonnant en criminel; on a plus l'habitude de le voir en cuir et lunettes faire des prises de kung-fu au ralenti. Un film assez bon mais qui reste bâclé trop rapidement.