Les défauts de ce film se comptent sur les doigts d'une main. Et encore, pour en compter ne serait-ce qu'un, il faudrait déjà être très difficile. Alors oui, le film a un côté très populaire, avec sa tendance un peu "peace and love" typique de son époque, et bon, disons-le, ça n'a certainement pas la profondeur d'un "Citizen Kane". Mais à vrai dire, pourquoi le comparer à des films de ce genre? Bah oui, soit il faut être sceptique, soit il faut être blasé, soit il faut être idiot pour oser ce genre de rapprochement. "Butch Cassidy and the sundance kid" possède une puissance phénoménale, c'est incontestable. Entre la musique sublime (et encore, le mot est bien trop faible) de Burt Bacharach, cet optimisme et cette gaieté permanents qui nous lient d'amitié à ces deux bandits sympathiques, et le charme qui découle de cette histoire touchante, on est complètement absorbés par le film, qui plus est mis en scène de manière virtuose de la part de Georg Roy Hill. Et le tout baigne dans une douce candeur, une étrange innocence envoutante, qui nous donne envie d'être libre, de voyager au milieu de paysages immenses, de croquer la vie, comme le font Butch et Sundance, interprétés à la perfection et par Newman et par Redford. Et Katharine Ross n'est pas moins splendide dans le rôle d'Etta Place. Et c'est avec grand plaisir qu'on les voit braquer des banques, échapper au mercenaires... C'est plus que de l'attachement aux personnages, on les aime carrément, et on souhaite qu'ils puissent continuer à vivre heureux... Et puis on savoure ces dialogues croustillants, ces situations cocasses, on rit beaucoup jusqu'à un final très émouvant... Une merveille tout simplement.