George Roy Hill adapte l’histoire vraie de Butch Cassidy et du Sundance Kid, deux bandits qui ont écumé le Wyoming à la fin du 19ème siècle, avant de passer plusieurs années en Amérique du Sud. Avant d’être un western, le film est surtout une très belle histoire d’amitié, portée par deux comédiens à l’alchimie aussi charmante qu’étincelante. Robert Redford incarne le taciturne et méfiant Sundance Kid, tandis que Paul Newman campe le nonchalant, combinard, et souriant Butch Cassidy. Deux hommes que tout semble opposer, mais qui partageront un goût pour l’aventure, une roublardise notable, et, malgré leur profession, une certaine intégrité morale devant l’adversité. Le film frappe de par son décalage avec les westerns traditionnels. Outre son aspect dramatique et aventureux (les fusillades sont limitées), l’ensemble est très léger. Les touches d’humour sont légions, beaucoup de répliques faisant mouche. Quelques passages sont par ailleurs très étonnants. A l’image de cette séquence en vélo tendre et presque romantique, au son de la chanson « Raindrops Keep Fallin' on My Head », composée pour l’occasion, et qui sera réutilisée dans de nombreux films. Ce type de scène apporte un degré de profondeur bienvenu aux protagonistes, dont la jolie Katharine Ross en amante attirée par les aventures du duo. Mais « Butch Cassidy and the Sundance Kid », c’est aussi une très grande réussite formelle. Les paysages naturels, qu’il s’agisse des grandes étendues désertiques américaines, ou de la végétation bolivienne, sont particulièrement somptueux. La réalisation de George Roy Hill s’avère quant à elle inspirée et audacieuse, le metteur en scène se montrant très à l’aise et ingénieux, qu’il s’agisse de filmer une confrontation dans un saloon peu éclairé, ou une poursuite dans la nature. On retiendra bien sûr la scène finale, qui fait écho au cinéma de Sam Peckinpah et offre un dernier plan marquant. Devant ce magnifique résultat, le succès au box-office fut au rendez-vous, et permit à Robert Redford de s’établir en tant qu’acteur bankable. Et l’on ne s’étonne guère que le duo Redford/Newman rempilera avec le réalisateur 4 ans plus tard pour tourner le célèbre « The Sting ».