Qu'il est bon ce Gus, qu'il est bon.
Un film qui parle de la drogue dans les milieux blanc modestes des Etat-Unis, ici à Portland. Dans les années 70's. On a donc un groupe de 4 personnes, dont deux femmes et deux hommes. Ces derniers, vont voler "à la source" ( les pharmacies, d'où le titre ) comme le dit Dillon dans le film, pour s'approvisionner en drogue le plus aisément possible.
Ce qui diffère des autres films traitant de la drogue ( mais pas tous ), ici, c'est qu'il est moins démonstratif. Sans parti pris.
Gus Van Sant nous dévoile le quotidien de ces 4 personnes -à travers le récit du leader ( Matt Dillon )- entre les multiples superstitions, les casses, les engueulades de drogués, les problèmes avec la police et l'inévitable fracture du groupe.
Comme le dit Dillon au début du film : " on était foutu d'avance ". Il sait qu'il court à sa perte, en gardant ce style de vie en marge des autres, mais il l'aime ce style de vie. Malgré tout, il ira jusqu'à tenter de décrocher. Mais quand on a été dans ce milieu qu'est celui de la drogue, votre passé vous rattrapes toujours, et il est difficile de se faire oublier.
Gus Van Sant filme, non sans une certaine sagesse pour son personnage principal, à la perfection. Un coup de maître et c'est seulement son second long métrage. Entre décontraction et sérieux. Sobre et noire, voir fiévreux. La photographie vient appuyer cette impression de noirceur, de malaise imminent. De plus la musique est très agréable. Urbaine.
On ressent beaucoup d'attachement pour le personnage de Dillon -qui prouve tout son talent. Il y a une grosse part de fatalisme, mais et surtout, un réalisme terrifiant. Celle d'une Amérique post-Vietnam, dépressive, moribonde, sans joie et sans but. C'est triste, mais on était prévenu.
Un véritable coup de coeur.