Derniers Avis sur Le Journal d'un suicidé

Film au début sans histoire : suite de scènes : sur un bateau, site touristique.
Un guide touristique et sa traductrice parle de tout et de rien, surtout de rien.
Où est-on ? (Afrique du nord ?). Des photos de massacres dans le tiers-monde nous sont complaisamment montrées. Pourquoi ? Nous apitoyer ?
Des dialogues sans poésie, quelques belles images, des comédiens sous-utilisés...
Des plans trop longs, des couleurs étranges différentes selon les séquences. Pourquoi ?
Des séquences sans intérêts (mimiques de B. Haller). Beaucoup d'incohérence de prime abord, vers le milieu du film, c'est du n'importe quoi (terrorisme avec ceinture de grenades?) Jamais d'explications. Des bribes de textes sans trop de sens. On ne sait rien des personnages. Cinématographiquement, c'est nul. Film de gauchiste-intello, mais pas de cinéaste. Très mal filmé, absence de raccords dans les dialogues entre personnages (c'est voulu ?) Peu de décor, et quand il y en a, bien mal utilisé. La fin dans les catacombes finit de plomber ce film surfait. La fin nous éclaire : une histoire dans l'histoire. Film en abîme ?

Un film remarquable chargé d'éternelles évocations.

un beau film étrange, expérimental sans tomber dans les clichés (ou, pour être moins dur, les manières de faire) de la nouvelle vague française. Le film nous transporte dans des histoires dans l'histoire, et leurs parfums décalés sentent le mythe moderne et sont envoûtants, intrigants.

Le scénario avance avec des récits enchâssés les un dans les autres (comme dans « Les mille et une nuits » ou dans « Le manuscrit trouvé à Saragosse ») et par les correspondance entre les scènes. On est entre le théâtre de l’absurde et la dérive onirique. On reconnaît l’esprit du début des années 70 dans ses tendances libertaires et sa hantise de la violence politique. Le film parvient à se garder de l’ennui et de la prétention, souvent le lot du cinéma allant vers l’avant-garde en s’affranchissant des conventions de la narration, grâce à la qualité des comédiens, parce que l’histoire parvient à intriguer, à surprendre ou à envoûter lorsqu’on est sur le point de décrocher, et parce qu’il y a suffisamment d’humour pour éviter la pesanteur et que les trouvailles picturales sont intéressantes. Une œuvre insolite qui mérite le détour.