Pour cette énième adaptation d’un roman de H.G. Wells (connu pour être, entre autres, l’auteur de La machine à explorer le temps, L'île du docteur Moreau, L'homme invisible et du célébrissime La guerre des mondes), le réalisateur Bert I. Gordon met l’accent sur les scènes gore, notamment celles avec les rats, principal fléau du film, et ne lésine pas sur l’hémoglobine. Cela étant, rien n’a vraiment changé par rapport à ce qu’il faisait dans les années cinquante : son scénario est incohérent, les scènes d’action sont grossièrement bâclées, les personnages sont stéréotypés à mort et les effets spéciaux sont catastrophiques. Mais justement c’est ce qui constitue le point fort du film ! Les trucages sont tellement simplistes et périmés qu’ils sont décelables en un coup d’œil, ce qui entre en totale contradiction avec l’approche plus ou moins sérieuse qu’a voulu prendre Gordon à travers un message à caractère écologique relatif à la préservation de la Terre et de ses richesses ! Mais c’est pour notre plus grand plaisir ! Allez pour rire un peu : imaginez quelqu’un se faisant attaquer par un poulet géant qu’un gros plan généreux nous révèle être en fait un homme engoncé dans un costume mimant le volatile, et bien cela fait sourire, croyez-moi ! Tout comme lorsque le héros tire sur des rongeurs et que des images de rats vivants assis sur une maquette de bâtiment superbement mal faite et parsemée d’impacts de balles, sont utilisées ! Merci monsieur Gordon pour cette offrande ! Notons tout de même que le film a reçu la dinde d’or, récompensant le plus mauvais film de tous les temps dans la catégorie nanar avec des rongeurs et qu’Ida Lupino (réalisatrice du « Voyage de la peur ») est venue se perdre dans ce conglomérat de n’importe quoi. Ainsi, cette farce cinématographique est facile, certes. Son histoire est hallucinante, on est d’accord. Pourtant, un certain charme suranné s’en dégage tellement c’est naïf et hyper mal fait à la fois. Ainsi, les fans de nanars devraient être comblés, en revanche ceux de Wells devront passer leur chemin par peur de faire des cauchemars truffés de poulets géants !